Le Président Nicolas Sarkozy juge que les politiques françaises envers l’Afrique et le monde arabe ne doivent pas être considérées comme «des données immuables, gravées dans le marbre, qui ne sont pas susceptibles d’évoluer, alors même que ces régions du monde changent».
Dans un entretien publié dimanche dans le quotidien tunisien Ach-Chourouk, il juge que «ce serait faire insulte au monde arabe, à l’Afrique, que de conserver à leur égard une politique qui ne prenne pas ces changements en considération».
Dénonçant les «esprits chagrins» qui disent que la France renonce à sa politique arabe et africaine, M. Sarkozy, qui entame aujourd’hui une visite de trois jours en Tunisie, dénonce «un refrain que l’on entend depuis des années et qui subsiste bien qu’il soit en permanence démenti par les faits».
Le président français indique ainsi qu’il a souhaité «développer avec les pays arabes qui le veulent et qui se conforment à la légalité internationale en la matière des partenariats innovants dans le domaine du nucléaire civil, car j’ai la conviction qu’il s’agit d’une clé pour le développement durable». Il cite, également, la conclusion d’accords avec les Emirats arabes unis, la Jordanie, l’Algérie, la Libye et prochainement, avec la Tunisie, ou encore une présence militaire à Abou Dabi.
En Afrique, «notre attachement au continent (...) n’a varié ni d’intensité, ni de profondeur mais plutôt de méthode : nous travaillons avec l’Afrique telle qu’elle est, au-delà des clivages linguistiques souvent artificiels ou des clichés qui veulent en faire un continent tragique», a souligné Nicolas Sarkozy. «Dans tous les pays africains où je me suis rendu, j’ai senti un grand désir de France, intact et renouvelé, et j’entends y répondre.» Et de conclure : «Avec l’Afrique comme avec les pays arabes, nous voulons bâtir de vraies relations de partenariat, d’égal à égal (...) fondées sur la sincérité et la responsabilité.»
A propos de l’évolution de la position française sur l’Irak, le président français dit qu’il «n’aime ni l’affrontement systématique, ni l’alignement mécanique». «On peut être l’ami de l’Amérique -et je le suis, il n’y a aucun doute là-dessus- et déterminer sa politique étrangère en toute indépendance», poursuit-il en rappelant avoir «appartenu à un gouvernement qui a considéré que cette guerre n’était pas nécessaire et (...) partagé cette conviction. Mais en quoi cela aide-t-il au règlement de la situation très difficile que connaît l’Irak aujourd’hui, de revenir sur le passé»?
«Ce qu’il faut», poursuit M. Sarkozy, «c’est que l’ensemble de la communauté internationale s’unisse pour aider ce pays à surmonter ses tensions, à commencer par ses voisins».
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