Le Mexique a annoncé jeudi le déploiement de 6 000 gardes nationaux à sa frontière sud. Objectif : contenir le flux de migrants qui se dirigent vers les États-Unis et convaincre Donald Trump de ne pas exécuter sa menace de taxes douanières.
Face aux menaces de droits de douane des États-Unis, le Mexique a annoncé jeudi 6 juin déployer 6 000 gardes nationaux à sa frontière sud pour empêcher les clandestins de transiter sur son territoire. Mexico a également décrété le gel des comptes bancaires de 26 passeurs présumés de clandestins, le renvoi d'une centaine de Honduriens dans leur pays et l'arrestation de militants des droits des migrants.
Objectif : amadouer le président Donald Trump, qui accuse Mexico de ne rien faire ou presque pour entraver le passage sur son sol des Centraméricains qui pénètrent clandestinement aux États-Unis pour y demander l’asile.
Le chef de la diplomatie mexicaine, Marcelo Ebrard, a été dépêché à Washington pour faire fléchir la Maison Blanche sur les taxes douanières. "Les Mexicains n'en font pas assez [et] il semble bien qu'on s'achemine vers l'imposition de droits de douane", a pourtant déclaré jeudi la directrice de la communication stratégique de la Maison Blanche, Mercedes Schlapp.
Le président mexicain se dit optimiste
Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l'immigration clandestine une de ses priorités, menace d'appliquer lundi une taxe de 5 % sur tous les biens provenant du Mexique. Celle-ci pourrait augmenter progressivement jusqu'à 25 % le 1er octobre si Mexico ne l'aide pas davantage à endiguer les arrivées de migrants en provenance d'Amérique centrale.
"Je suis optimiste, on va arriver à un accord", a estimé le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador, qui se rendra samedi à la frontière pour défendre "la dignité du Mexique".
Selon le quotidien Washington Post, le Mexique s'est engagé à construire davantage de centres de rétention et de points de contrôle pour dissuader les migrants. Les négociateurs ont également envisagé une refonte des règles d'asile sur le continent pour que les demandes soient examinées dans le premier pays où les migrants posent pied, sur le modèle pratiqué dans l'Union européenne. Les États-Unis pourraient ainsi renvoyer les demandeurs d'asile guatémaltèques vers le Mexique, et les Honduriens et Salvadoriens vers le Guatemala.
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