Le débat tant attendu entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy a tenu toutes ses promesses avec un moment paroxystique lorsque Sarkozy a parlé de l’handicap à l’école ; Ségolene Royal a alors piqué une verte colère qui a momentanément, au moins déstabilisé le candidat de l’Ump. Cela restera l’un des grands moments de cette confrontation sans concession qui a opposé deux candidats représentant "deux France", deux visions du monde, deux conceptions de l’Etat et du pouvoir.
Homme de dossiers, méticuleux, Sarkozy a essayé d’imposer un débat chiffré, technocratique. Royal a refusé de tomber dans le piège et s’est efforcée de présenter son programme et d’insister sur ses aspects sociaux. En cela, elle est restée fidèle à la Gauche.
Sarkozy n’a rien cédé sur ses propositions et a martelé qu’il ferait tout ce qu’il a dit, notamment dans le domaine de l’immigration, mais aussi de la réduction du nombre de fonctionnaires, de la réforme des régimes spéciaux de retraite. Il s’est aussi engagé à une limitation du mandat présidentiel à deux quinquennats.
Ségolène Royal a mis l’accent sur les questions d’éducation et de société où elle est très performante pour avoir exercé des responsabilités ministérielles dans ces domaines. Elle a attaqué Sarkozy sur son bilan y compris la sécuritaire. Elle a martelé qu’elle allait promouvoir le dialogue social partout pour en faire un impératif avant toute décision importante sur des questions majeures comme les trente-cinq heures violemment attaquées par Sarkozy qui a tout de même reconnu qu’il n’y toucherait pas. Toutefois, sur le plan économique le débat a été confus, Royal refusant de suivre Sarkozy sur le terrain de la confrontation projet contre projet. Là, Sarkozy a pris le dessus. Mais dans un débat, c’est l’impression d’ensemble qui compte et la colère de Ségolène Royal qui aura marqué les esprits et fait pencher la balance du côté socialiste.
Cela ne veut pas dire qu’elle a comblé son retard dans les sondages. En réalité, Royal a gagné parce qu’elle n’a pas perdu. Tout simplement car Sarkozy, l’animal politique, la bête médiatique, n’a pas terrassé son adversaire. Cette victoire relative sera t-elle suffisante ? Ce n’est pas évident car Sarkozy a une avance importante. Mais il reste encore deux jours de campagne pour convaincre et tout est encore possible.
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