PREMIER GOUVERNEMENT DE FRANÇOIS FILLON : La parité et l’ouverture en maître-mot !

Huit hommes, dont un socialiste en électron libre et un centriste, sept femmes et quatre secrétaires d’Etat, telle est la composition du nouveau gouvernement appelé de ses vœux par Nicolas Sarkozy, dans la parité et l’ouverture. L’équipe du nouveau « XV de France » a été dévoilée hier matin à l’Elysée par Claude Guéant, ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, devenu Secrétaire général de la Présidence. Sans attendre, le premier Conseil des ministres s’est tenu hier après-midi, quelques heures seulement après l’annonce officielle du nouveau gouvernement.

Paris (France) - Ce n’est pas une grande surprise, Nicolas Sarkozy reste rigide sur le très controversé ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, qu’il a mis en place et confié à un de ses plus fidèles assesseurs, Brice Hortefeux. Ce nouveau ministère de l’Immigration et de l’Identité comporte également un volet Intégration et co-Développement. La maîtrise de langue de Molière pourrait donc être désormais obligatoire pour tout voyageur en France, les immigrés et leurs familles étant essentiellement visés par une telle mesure, si elle entre en vigueur. Comme pour illustrer la nécessité, sinon l’obligation d’intégration en France, le nouveau Président français, d’origine hongroise, a promu sa collaboratrice Rachida Dati, elle aussi issue de l’immigration, au titre de Garde des sceaux, ministre de la Justice. De père marocain et de mère algérienne, la jeune magistrate de profession se refuse à être « l’Arabe de service ». Elle a imposé sa volonté de gérer un grand ministère avec tous les pouvoirs. Rachida Dati a été conseillère de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, porte-parole du candidat de l’Ump à la présidentielle et lui a surtout servi d’intermédiaire pour se rapprocher des jeunes des quartiers sensibles, suite à ses propos de « racaille » et « kärcher ».

En signe d’ouverture, Nicolas Sarkozy a fait appel à Bernard Kouchner, le socialiste électron libre, à qui il a confié le ministère des Affaires étrangères et européennes, dont le « french doctor » a toujours rêvé. Hervé Morin, un des lieutenants de François Bayrou, s’est vu confier le ministère de la Défense, lui aussi dans le cadre de la fameuse « ouverture » voulue par Nicolas Sarkozy. Les autres ministères sont revenus aux responsables membres de l’Ump, s’inscrivant presque dans la continuité du gouvernement de Dominique de Villepin. L’ancien Premier ministre Alain Juppé revient aux commandes en tant que numéro 2 du gouvernement, avec un portefeuille de ministre d’Etat chargé de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durable. Jean-Louis Borloo, précédemment ministre de la Cohésion social dans le gouvernement de Villepin, hérite de Bercy avec l’Economie, les Finances et l’Emploi. Le Budget, les Comptes publics et la Fonction publique sont attribués à Eric Woerth, ancien trésorier de l’Ump. Michèle Alliot-Marie, autrefois premier soldat de France, quitte un terrain de combat pour un autre, en revêtant désormais sa nouvelle casquette de premier flic de France, en tant que ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales. Autres nominations, Christine Boutin, ministre du Logement et de la Ville ; Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; Christine Albanel, directrice du Château de Versailles, devient ministère de la Culture et porte-parole du gouvernement. Xavier Bertrand, porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy, est nommé ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité ; Xavier Darcos, ministre de l’Education nationale ; Christine Lagarde, ministre de l’Agriculture et de la Pêche. Retour également de Roseline Bachelot nommée ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports. En guise de récompense, le transfuge Eric Besson, ex-socialiste, qui a rejoint Nicolas Sarkozy au deuxième tour de la campagne, est nommé secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques.

Trois autres postes de secrétaire d’Etat ont été également distribués, notamment au socialiste Jean-Pierre Jouyet proche de François Hollande, nommé secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes.

Dominique Bussereau, ancien ministre de l’Agriculture, est secrétaire d’Etat chargé des Transports auprès du ministre d’Etat Alain Juppé et Roger Karoutchi secrétaire d’Etat en charge des Relations avec le Parlement. Martin Hirsch, président d’Emmaüs-France, réputé proche de la Gauche, est nommé Haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté. La nouvelle équipe a tenu hier après-midi son premier conseil sous présidence de Nicolas Sarkozy, qui leur a fixé des objectifs majeurs à atteindre pour une France mieux adaptée à l’ère du temps.

Le Président Sarkozy et son équipe symbolisent la nouvelle élite française qui n’a pas connu la guerre, d’où une nouvelle façon d’incarner le pouvoir avec une autre manière de faire.