”Éric, tu vas faire 3% et tu ne vas pas m’empêcher d’être au second tour, mais tu m’empêcheras d’arriver en tête”. Voilà ce que Marine Le Pen aurait lancé à Éric Zemmour, selon le récit fait par le polémiste dans son livre La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré). Véridique ou non, cette anecdote résonne d’une façon particulière ce mercredi 6 octobre.
Dans un sondage Harris Interactive publié ce jour par Challenges, l’essayiste est crédité de 17% d’intentions de vote, le plus haut total dans une enquête d’opinion. Surtout, il est pour la première fois en deuxième position derrière Emmanuel Macron (24%) ce qui signifie qu’il devance non seulement Xavier Bertrand, relégué à 13%, mais aussi la candidate du Rassemblement national qui est donnée à 15%.
Dans un sondage Harris Interactive publié ce jour par Challenges, l’essayiste est crédité de 17% d’intentions de vote, le plus haut total dans une enquête d’opinion. Surtout, il est pour la première fois en deuxième position derrière Emmanuel Macron (24%) ce qui signifie qu’il devance non seulement Xavier Bertrand, relégué à 13%, mais aussi la candidate du Rassemblement national qui est donnée à 15%.
Un véritable camouflet pour celle qui était jusqu’ici donnée automatiquement au second tour face à Emmanuel Macron. Las, le variant Zemmour est venu gâcher le déconfinement de la candidate. Au point que son propre père, Jean Marie Le Pen, n’excluait pas samedi 2 octobre auprès du Monde de la lâcher au profit de l’ancien journaliste, “s’il est le mieux placé”.
Trop d’attaques contre Zemmour
Ce qui, en interne, commence sérieusement à troubler. Au point que, dès mardi, plusieurs cadres doutaient sérieusement de la capacité de leur championne à redresser la barre, alors que ce sondage se partageait sous le manteau. En cause notamment, la stratégie de “normalisation” adoptée par l’état-major du RN et son attitude à l’égard du polémiste. Depuis plusieurs jours en effet, Marine Le Pen et ses proches rendent coup pour coup à Éric Zemmour. “Zemmour 2021, c’est Jean-Marie Le Pen des années 1980”, a lâché Jordan Bardella sur le plateau de CNews, faisant grincer de nombreuses dents chez les frontistes historiques. Le président par intérim a aussi dénoncé “une forme de brutalité sur un certain nombre de sujets” de la part du quasi-candidat, prenant en exemple “la question des femmes”.
Auprès de Valeurs actuelles, magazine préféré des soutiens d’Éric Zemmour, Marine Le Pen a également reproché une “forme de brutalité” au polémiste, cette fois sur le sujet de l’immigration. “Pour Éric Zemmour, la présidentielle est une aventure personnelle et égoïste”, a encore taclé Julien Odoul sur LCI. Avant d’ajouter: “Marine Le Pen n’est pas candidate pour avoir son nom sur une affiche ou vendre des livres, mais pour sauver notre pays en rassemblant une majorité de Français et tracer un autre chemin”.
Oui, il ne faut pas diviser les Français, blablabla. Ok Cambadélis"Un cadre du Rassemblement national ironise sur la stratégie du RN.
Ces attaques coordonnées exaspèrent au sein du RN. “Je suis effaré par ces éléments de langage. Sérieusement: ‘oui, il ne faut pas diviser les Français, blablabla’. Ok Cambadélis”, s’étrangle un cadre, qui ajoute: “je suis dépité. C’est complètement con de taper sur lui, nos électeurs l’aiment bien”. Amertume partagée par un conseiller régional. “C’est la stratégie du n’importe quoi. On utilise les arguments de la gauche… Ce que dit Zemmour sur les femmes, c’est maladroit, mais dire ‘il est méchant’, ça soude son électorat et ça exaspère le nôtre. Il ne faut pas oublier que nos adhérents étaient tous devant Zemmour à 19h il y a quelques jours encore”, raille cet élu, en référence à l’émission Face à l’info sur CNews dont il était la vedette.
Ce qui, en interne, commence sérieusement à troubler. Au point que, dès mardi, plusieurs cadres doutaient sérieusement de la capacité de leur championne à redresser la barre, alors que ce sondage se partageait sous le manteau. En cause notamment, la stratégie de “normalisation” adoptée par l’état-major du RN et son attitude à l’égard du polémiste. Depuis plusieurs jours en effet, Marine Le Pen et ses proches rendent coup pour coup à Éric Zemmour. “Zemmour 2021, c’est Jean-Marie Le Pen des années 1980”, a lâché Jordan Bardella sur le plateau de CNews, faisant grincer de nombreuses dents chez les frontistes historiques. Le président par intérim a aussi dénoncé “une forme de brutalité sur un certain nombre de sujets” de la part du quasi-candidat, prenant en exemple “la question des femmes”.
Auprès de Valeurs actuelles, magazine préféré des soutiens d’Éric Zemmour, Marine Le Pen a également reproché une “forme de brutalité” au polémiste, cette fois sur le sujet de l’immigration. “Pour Éric Zemmour, la présidentielle est une aventure personnelle et égoïste”, a encore taclé Julien Odoul sur LCI. Avant d’ajouter: “Marine Le Pen n’est pas candidate pour avoir son nom sur une affiche ou vendre des livres, mais pour sauver notre pays en rassemblant une majorité de Français et tracer un autre chemin”.
Oui, il ne faut pas diviser les Français, blablabla. Ok Cambadélis"Un cadre du Rassemblement national ironise sur la stratégie du RN.
Ces attaques coordonnées exaspèrent au sein du RN. “Je suis effaré par ces éléments de langage. Sérieusement: ‘oui, il ne faut pas diviser les Français, blablabla’. Ok Cambadélis”, s’étrangle un cadre, qui ajoute: “je suis dépité. C’est complètement con de taper sur lui, nos électeurs l’aiment bien”. Amertume partagée par un conseiller régional. “C’est la stratégie du n’importe quoi. On utilise les arguments de la gauche… Ce que dit Zemmour sur les femmes, c’est maladroit, mais dire ‘il est méchant’, ça soude son électorat et ça exaspère le nôtre. Il ne faut pas oublier que nos adhérents étaient tous devant Zemmour à 19h il y a quelques jours encore”, raille cet élu, en référence à l’émission Face à l’info sur CNews dont il était la vedette.
“C’est une catastrophe. Je me demandais combien de temps ils allaient tenir avant de tomber dans ces attaques à la con. Bah voilà, même pas un mois. Je pense que Zemmour se marre”, juge un autre élu, pas franchement enthousiaste sur l’avenir de la campagne, et plus globalement sur celui du parti. Car, selon plusieurs sources, Marine Le Pen pourrait payer dans les semaines à venir “les purges débiles faites sur des motifs fallacieux” qui ont touché ceux qui étaient jugés proches de Marion Maréchal ou partisans d’une ligne identitaire. Dit autrement, que ces critiques se transforment en défections de cadres du RN au profit d’un polémiste qui se moque de la “diabolisation” dont il fait l’objet. “Si les courbes se croisent, ça va accélérer les choses”, prévient le même.
Qui pour défendre Marine Le Pen?
Un autre membre du parti partage cette vision. “Franchement, je ne vois pas ce qui les retiendrait. Et des mecs dégoûtés par la direction du parti, il y en a plein”, confirme cette source, citant notamment les cas de Nicolas Bay, Philippe Vardon ou Stéphane Ravier, tous les trois mis à distance du dispositif présidentiel lors du dernier congrès de Perpignan. Une musique qui commence à monter en interne. Au point que certains ne courent plus les plateaux télé pour ne pas avoir à défendre Marine Le Pen face à Eric Zemmour. Et ainsi se ménager une porte de sortie en cas de crash.
“Je ne cherche pas à trop m’impliquer dans la campagne”, avoue un cadre, qui résume ainsi la situation dans laquelle se trouve la candidate RN: “Elle s’est fâchée avec son père, sa nièce et les politiques du mouvement. Alors quand elle met un genou à terre, il n’y a plus grand monde pour l’aider”.
Un autre membre du parti partage cette vision. “Franchement, je ne vois pas ce qui les retiendrait. Et des mecs dégoûtés par la direction du parti, il y en a plein”, confirme cette source, citant notamment les cas de Nicolas Bay, Philippe Vardon ou Stéphane Ravier, tous les trois mis à distance du dispositif présidentiel lors du dernier congrès de Perpignan. Une musique qui commence à monter en interne. Au point que certains ne courent plus les plateaux télé pour ne pas avoir à défendre Marine Le Pen face à Eric Zemmour. Et ainsi se ménager une porte de sortie en cas de crash.
“Je ne cherche pas à trop m’impliquer dans la campagne”, avoue un cadre, qui résume ainsi la situation dans laquelle se trouve la candidate RN: “Elle s’est fâchée avec son père, sa nièce et les politiques du mouvement. Alors quand elle met un genou à terre, il n’y a plus grand monde pour l’aider”.
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