Le chef de l'État «ne prévoit rien» à un an et demi de l'élection présidentielle, a-t-il assuré vendredi lors d'un entretien au média en ligne Brut.
Emmanuel Macron a tiré une leçon de la crise sanitaire. Parce qu'«on a vécu des choses absolument imprévisibles», lui-même assure qu'il «ne prévoi(t) rien» en vue de l'élection présidentielle de 2022. Il «n'exclu(t) rien» non plus, y compris un scénario à la manière de François Hollande, qui a renoncé à se présenter en vue du scrutin de 2017, sur fond de forte impopularité. «Peut-être que je ne pourrai pas être candidat», a déclaré le chef de l'État vendredi à la fin d'un entretien de plus de deux heures au média en ligne Brut.
À l'image du choix inédit de son prédécesseur, le président de la République imagine l'hypothèse d'un fort rejet de son action par les Français, à la fin de son quinquennat. «Parce que les circonstances l'exigeront», songe-t-il, «peut-être que je devrai faire des choses dures dans la dernière année (...), qui rendront impossible le fait que je sois candidat». Cette ambiguïté tranche avec l'allant de ses opposants déjà déclarés, comme l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon et la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen.
«Décisions impopulaires»
À l’inverse, une déclaration immédiate, à un an et demi du scrutin, l'empêcherait de prendre ces possibles «décisions impopulaires». «Si je me mets dans la situation d'être candidat, je ne prendrais plus les bonnes décisions», ni de «risques pour «répondre à l'exigence du moment», avance-t-il, à la façon de ses prédécesseurs tenant à retarder une éventuelle entrée en campagne. «On vit quand même des temps qui sont assez inédits», se justifie le chef de l'État, à l'origine de deux confinements de la population pour lutter contre l'épidémie de Covid-19.
Malgré la succession de crises, l'image d'Emmanuel Macron progresse dans l'opinion selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et France Info publié vendredi. Le chef de l'État assure lui-même ne pas avoir abandonné tout travail de conviction. En réalité, «je suis candidat depuis le premier jour, parce que je me suis toujours construit, bâti, dans une volonté de convaincre et d'être au rendez-vous des résultats», explique-t-il. Tout en présentant un dessein aux allures de slogan, à l'adresse la France confinée : «réinventer collectivement ce que c'est qu'être Français». Dans ce but, il a promis aux jeunes auditeurs, vendredi, qu'il sera leur «allié».
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