Emmanuel Abayisenga, qui s'est dénoncé de lui-même auprès de la gendarmerie, avait été mis en examen après l'incendie de la cathédrale de Nantes.
ACTUALITÉS - Selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, il s'est livré de lui-même ce lundi 9 août dans la matinée, à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre, reconnaissant avoir tué un ecclésiastique, le père Olivier Maire. Le corps de ce dernier a été retrouvé à Saint-Laurent-sur-Sèvre, dans les locaux de la communauté des frères missionnaires Montfortains.
Emmanuel Abayisenga, qui s'est présenté aux autorités, était accueilli au sein de la communauté religieuse, a indiqué une source policière à l'AFP. Les Missionnaires Montfortains sont une congrégation présente dans une trentaine de pays, très orientée sur la charité et l'hospitalité.
Placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de l'enquête sur l'incendie de la cathédrale de Nantes, où il était bénévole, en juillet 2020; il avait reconnu avoir allumé trois départs de feu.
Sous contrôle judiciaire
Âgé de près d'une quarantaine d'années, Emmanuel Abayisenga est arrivé du Rwanda il y a plus de huit ans. Avant l'incendie de la cathédrale de Nantes, il cherchait à faire renouveler son visa et était hébergé par le diocèse de Nantes. Il faisait alors l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
“Il avait également des problèmes de santé, d'ordre physique, et a essayé de faire régulariser sa situation en raison de cet état de santé”, avait notamment indiqué le procureur de la République de Nantes dans un entretien à Ouest-France, estimant qu'il faudrait notamment une expertise psychiatrique.
D'ailleurs, Emmanuel Abayisenga était sorti le 29 juillet de l'hôpital Georges Mazurelle à la Roche-Sur-Yon où il avait été en soins psychiatriques pendant un mois, a-t-on indiqué de source policière.
Après avoir reconnu les événements de juillet 2020, Emmanuel A. avait été mis en examen pour “destructions et dégradations par incendie” puis placé en détention provisoire avant d'être libéré sous contrôle judiciaire en juin. Il avait ainsi l'interdiction de se rendre en Loire-Atlantique et pointait à la brigade de Mortagne-sur-Sèvre tous les quinze jours. Selon La Croix, son procès devait se tenir en 2022.
Le quotidien avait d'ailleurs retracé son parcours marqué notamment par le génocide rwandais et “une succession d'échecs”. “Plusieurs des personnes interrogées par La Croix à [son] sujet avaient alerté sur son état psychique, aggravé selon elles par sa détention”, indique ce lundi le quotidien.
Interpellé par Marine Le Pen sur la présence en France d'Emmanuel Abayisenga, Gérald Darmanin a répliqué sur Twitter, qu'il ne pouvait être expulsé puisque son contrôle judiciaire n'avait pas encore été levé. Selon franceinfo, des recours avaient également été formulés dans cette affaire devant le tribunal administratif et étaient en cours d'examen.
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