La rébellion du groupe paramilitaire russe Wagner contre le pouvoir de Moscou fin juin, a été vécue comme une « trahison » par le président Vladimir Poutine. « C’est un coup de poignard dans le dos de notre pays et de notre peuple. Ce à quoi nous faisons face, ce n’est rien d’autre qu’une trahison. Une trahison provoquée par les ambitions démesurées et les intérêts personnels (de Prigozhin) » avait fermement condamné le chef du Kremlin à l’aube de cette mutinerie qui n’a duré que 24 heures.
Il aurait reçu des « garanties de sécurité »
Le chef de Wagner Yevgeny Prigozhin a fait savoir que sa rébellion ne visait pas Vladimir Poutine, un homme dont il était très proche. Inutile de rappeler que le patron du groupe paramilitaire a été son cuisinier. Ils entretenaient jusqu’alors de très bonnes relations.
Exilé désormais du côté de la Biélorussie, Prigozhin aurait reçu des « garanties de sécurité » comme l’a fait savoir son hôte, le président Loukachenko. Mais le chef de Wagner est-il vraiment tiré d'affaires ? Poutine a-t-il renoncé à couper la tête de ce « tigre » qu’il a si bien élevé ? En tout cas, pour les services secrets ukrainiens, leurs homologues russes auraient reçu l’ordre de le tuer.
« Vont-ils réussir ? Le temps nous le dira »
Kyrylo Budanov, le chef du renseignement militaire ukrainien a été clair à ce propos. Le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a été chargé de l’éliminer. « Vont-ils réussir ? Le temps nous le dira. Quoi qu’il en soit, toutes les tentatives d’assassinat potentielles ne seront pas rapides. Il leur faudra un certain temps pour développer les approches respectives et atteindre un stade où ils seront prêts pour une opération à grande échelle. Mais je tiens à souligner qu'il s’agit d’une grande question ouverte. Seront-ils capables de faire cela ? Oseront-ils exécuter cet ordre ? » s’interroge M Budanov.
Logé dans un hôtel sans fenêtres
En tout cas, selon le site d’informations italien La Repubblica, peu de personnes pensent à Moscou que la confrontation entre Poutine et Prigozhin s’est arrêtée à cette mutinerie avortée. En Biélorussie, le patron de Wagner serait logé dans un hôtel sans fenêtres pour éviter d’éventuelles attaques. Si réellement Poutine a l’intention de l’éliminer, on peut dire sans risque de se tromper qu’il en a les moyens.
Prigozhin s’est exilé dans un pays fidèle à Moscou. Il est semble-t-il vulnérable. Mais le patron de Wagner n’a pas vraiment le choix. Il ne peut visiblement pas poser ses valises en Europe où l’hostilité à son organisation est ostensible.
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