Une semaine après les tragiques événements qui ont touché la France, une question subsiste: que faire des corps des trois terroristes tués lors des assauts à l'issue des prises d'otages vendredi dernier? Le quotidien français 20 Minutes a tenté de répondre à cette question.
La polémique rappelle celle intervenue en 2012 lorsque la France s'interrogeait sur ce qu'il allait advenir de la dépouille mortelle de Mohammed Merah, auteur de plusieurs attentats terroristes qui avaient coûté la vie à sept personnes, dont trois enfants, à Toulouse et à Montauban.
Trois ans plus tard, la question se pose donc à nouveau. Que faire des corps de Saïd et Chérif Kouachi, auteurs de l'attentat contre le magazine Charlie Hebdo mercredi dernier, et de celui d'Amédy Coulibaly, qui a tué une policière jeudi à Montrouge et auteur de la prise d'otages dans un magasin casher situé Porte de Vincennes à Paris au cours de laquelle cinq personnes ont perdu la vie?
Interrogé sur le sujet par nos confrères de 20 Minutes, Abdallah Zekri, Président de l'Observatoire de l'islamophobie, se montre quelque peu énervé par la polémique naissante. "On ne va tout de même pas les laisser pourrir à l'air libre", lance-t-il. "Depuis plusieurs jours, on n'arrête pas de m'appeler pour savoir s'il faut les enterrer. La question ne se pose pas: assassins ou pas, les frères Kouachi et Coulibaly ont droit à un lieu de sépulture".
Où seront-ils enterrés dès lors? Les frères Kouachi reposeront-ils à Dammartin, là où ils ont été tués vendredi? Le maire de la commune n'a pas souhaité faire de commentaire à ce sujet. L'avocat de l'épouse de Saïd Kouachi n'a pas souhaité non plus donner d'informations à ce sujet. Interrogé par le Figaro, Me Antoine Flasaquier a confié que sa cliente "souhaitait garder cette information confidentielle afin que la tombe de son époux ne devienne une stèle du souvenir pour détraqués".
Aucune information non plus quant au lieu de sépulture d'Amédy Coulibaly. Toujours selon Abdallah Zekri, la famille du terroriste n'aurait, à l'heure qu'il est, fait aucune demande particulière à ce sujet. Les trois terroristes pourraient dès lors être enterrés de manière anonyme, selon l'expert en droit funéraire interrogé par 20 Minutes, Jean-Luc Bringuier. "Si le maire juge que le nom de la personne peut créer un trouble à l'ordre public, il peut exiger que la tombe soit rendue anonyme". Comme ce fut le cas finalement pour Mohammed Merah.
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