La cour d'appel de Paris rendra sa décision le 15 mai concernant l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, condamné en première instance à trois ans de prison ferme pour fraude fiscale et blanchiment. "Cahuzac en prison, ce n'est pas une décision de justice", a plaidé mercredi son avocat Eric Dupond-Moretti, proposant même "d'alourdir la peine" en augmentant la partie avec sursis mais de ne pas envoyer "en taule" l'ancien chirurgien, qui fut ministre de mai 2012 à mars 2013, sous la présidence du socialiste François Hollande (2012-2017).
La veille, l'avocat général avait requis la "confirmation" de la condamnation de 2016 à trois ans de prison et cinq ans d'inéligibilité contre l'ancien responsable qui avait menti sur l'existence d'un compte caché à l'étranger. "La prison, c'est quand il n'y a aucune autre solution" Cette faute avait "durement rompu l'équilibre social", selon l'accusation, et engendré un scandale qui avait ébranlé le gouvernement et abouti à la création de nouveaux outils contre l'évasion fiscale et la corruption.
"La prison, c'est quand il n'y a aucune autre solution", a martelé l'avocat de Jérôme Cahuzac, demandant aux juges d'appel de se distinguer de la "vindicte" qui cherche à la fois des héros et des boucs-émissaires pour "incarner le mal absolu". Il a décrit un homme "prisonnier de son mensonge", qui "n'a pas envie que tout s'écroule". Aujourd'hui un homme seul, qui vit reclus en Corse, île méditerranéenne, et qui a dit son "regret". Une confirmation du jugement l'enverrait en prison "Je ne demande pas la lune.
Je suggère même d'aggraver la peine, mais je vous supplie de ne pas l'envoyer en prison", a-t-il insisté. Une confirmation du jugement enverrait Jérôme Cahuzac, 65 ans, derrière les barreaux. Alors qu'une peine égale ou inférieure à deux ans d'emprisonnement ouvrirait la possibilité d'un aménagement de peine. Pourfendeur de la fraude fiscale lorsqu'il était au gouvernement, Jérôme Cahuzac avait menti pendant des mois à ses proches, aux parlementaires, aux médias, niant les accusations "les yeux dans les yeux", avant d'avouer en avril 2013 l'existence d'un compte dissimulé à l'étranger: 600.000 euros en Suisse, transférés à Singapour en 2009 via des sociétés offshore.
0 Commentaires
Participer à la Discussion