Pour celui qui est encore avocat attaché au barreau de Lille, l'affaire du Carlton ne visait pas Dominique Strauss-Khan mais bien Dominique Alderweireld, alias Dodo la Saumure. "Dominique Alderweireld n'a jamais fait un jour de prison en France sous ma défense et Joël Specque ne l'a jamais épinglé à son tableau de chasse. Dominique Alderweireld était sa cible prioritaire car il fanfaronnait de l'autre côté de la frontière."
Dominique Alderweireld a finalement été placé sous mandat d'arrêt en Belgique pour des faits de proxénétisme aggravé. "Sa famille est venue me consulter et je n'ai pas mesuré l'ampleur de cette coopération franco-belge. Quand il a été mis sous écoute administrative, on s'est rendu compte que son entourage parlait de DSK. René Kojfer et Francis Henrion ont été arrêtés sur leur lieu de travail, le Carlton, et il y a eu un embrasement médiatique que je n'ai pas compris tout de suite car il y a des dizaines de prostituées qui passent dans d'autres hôtels à Lille, lesquels n'ont pourtant pas été inquiétés", raconte Emmanuel Riglaire.
"Tout ce qui comptait était de mouiller DSK"
Ce dernier prétend que les policiers ont joué avec la faiblesse de son ancienne maitresse, qui avait rencontré DSK en 2010 au sein de l'hôtel Murano à Paris. "Sur base des écoutes de Dominique Alderweireld, on s'est rendu compte qu'il y avait un homme bien plus important que lui. Un policier a distribué le PV d'audition de ma maîtresse dans lequel elle donnait des détails scabreux sur DSK. Dans leur aveuglement, certains fonctionnaires de police ont manipulé ses déclarations avec les sordides établissements de Dominique Alderweireld. En médiatisant l'affaire, la pression est montée pour mieux cueillir DSK. Tout ce qui comptait était de mouiller DSK, peu importe les dégâts collatéraux." A l'époque, Dominique Strauus-Kahn était encore un candidat à la présidence de la République et il n'avait pas encore été arrêté à New-York.
Accusé par son ex-maîtresse d'être sadomasochiste, l'avocat estime ne pas avoir une sexualité "tordue". Il dit qu'il ne se protégeait pas lors des rapports avec elle car il ignorait tout des ses anciennes activités dans la prostitution. Enfin, il assure que, même s'il s'entend bien avec René Kojfer, il ne lui aurait jamais dévoilé des détails intimes.
M. Kojfer, quant à lui, aurait donné plusieurs versions contradictoires lors de l'enquête. Interrogé par le président, il dit avoir "raconté tellement d'histoires" qu'il n'en a "plus de souvenirs".
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