On se souvient encore de la présence d’Emmanuel Macron aux côtés de Mahamat Idriss Déby, lors des funérailles de son père, en avril 2021. Pour beaucoup, le président français était allé à N'Djamena pour légitimer un coup d’État.
En effet, après la mort d'Idriss Déby Itno, un conseil militaire de transition dirigé par Mahamat Idriss Déby avait pris le pouvoir avec l’aval d’un groupe de quatorze généraux.
Allié stratégique de la France au Sahel
Ceux qui parlaient de caution française à un putsch avaient peut-être raison, mais le déplacement d’Emmanuel Macron au Tchad à l’époque pouvait aussi s’expliquer par les relations historiques entre les deux pays, notamment sur le plan militaire. N’Djamena est un allié stratégique de Paris dans la région sahélienne.
Jusqu’au jeudi 28 novembre dernier, date de la dénonciation de l’accord de défense avec la France, Emmanuel Macron pensait toujours pouvoir maintenir les bases militaires françaises dans le pays. La preuve, son envoyé spécial Jean-Marie Bockel lui a présenté un rapport sur la reconfiguration du dispositif militaire français en Afrique, lundi dernier. Dans ce document, il n’a jamais été question de rompre l’accord de défense avec N'Djamena. Paris prévoyait plutôt de réduire les effectifs des soldats français au Tchad.
Le coup est parti d’où ?
En somme, la France ne s’attendait pas à la dénonciation de l’accord, d’autant plus que les autorités tchadiennes n’ont rien laissé filtrer. Quelques heures plus tôt, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, était même à N'Djamena. Il a visité avec son homologue Abderaman Koulamallah des camps accueillant des réfugiés soudanais à Adré, une ville de l’est du Tchad. Un peu plus tard, le chef de la diplomatie française a rencontré le président Mahamat Idriss Déby Itno. À aucun moment, le ministre français ne s’est douté de ce que préparait N'Djamena.
Il l’a appris dans le vol du retour. À Paris, Emmanuel Macron cherche toujours à comprendre d’où est parti le coup.
Au Sénégal, le contexte est différent
En tout cas, c’est un énorme camouflet pour le n°1 français qui n’a même pas été mis dans la confidence par son homologue tchadien.
Au Sénégal, le contexte est différent. La France s’attendait à ce que le duo Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko remette en cause les bases militaires françaises en Afrique, puisqu’ils ont été élus sur un programme souverainiste. Seulement, la décision de Dakar est intervenue après que Macron a reconnu le massacre de Thiaroye, dans une lettre envoyée à son homologue sénégalais Diomaye Faye.
La digestion d’une telle nouvelle n’est pas forcément facile et laisse un goût de camouflet.
6 Commentaires
N'est ce qu'ils l'ont fait à l'armée américaine dans les années 60 pour les mêmes raisons que nous ???
Pourquoi ils le prennent mal ? Ou bien ce qui est valable pour eux N'est pas valable pour les autres ???
Voilà ce qu'on dit encore sur le double langage double discours et double standard des colons de Paris !!!
Paposvempos
il y a 2 semaines (16:55 PM)meutriere subiE...
toi ya bobo lekole ?
Mustapha Hih
il y a 2 semaines (16:44 PM)En ces temps de rigueur budgétaire je me demande pourquoi la France maintenait des Militaires dans ces pays, la page est tournée et ce budget extérieur pourra être réaffecté dans des investissements nécessaires aux militaires Français. Je suis certain que 90% des Français apprécient que leurs impôts arrêtent d'être gaspillés sans objectifs précis.
Cette nouvelle souveraineté doit néanmoins être assumée car remplacer ces militaires par d'autres de nationalités différentes (comme au Mali ou au Burkina) ne donnera qu'une mauvaise image du Panafricanisme.
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