Plusieurs centaines de restaurateurs et de propriétaires de bars se sont rassemblés vendredi devant le tribunal de commerce de Marseille pour protester contre la fermeture de leurs établissements, ordonnée par le gouvernement dans le cadre des mesures de lutte contre le coronavirus.
Tous les bars et les restaurants de la métropole d’Aix-Marseille, classée depuis mercredi en zone d’alerte maximale, devront fermer samedi pour quinze jours.
La décision a suscité l’incompréhension, voire la colère à Marseille, où les élus locaux ont réclamé en vain un report de dix jours avant l’entrée en vigueur de ces mesures.
“Il faut arrêter de croire que cette décision ne va pénaliser que le restaurateur derrière son comptoir. C’est tout le secteur qui est en crise - les fournisseurs, l’événementiel, les discothèques... Nous ne mourrons pas en silence !”, a promis le restaurateur Bernard Marty, interrogé par Reuters.
Renaud Muselier, le président Les Républicains de la région Provence-Alpes-Côte-Azur, a décidé de déposer un recours en référé au tribunal administratif de Marseille.
Le gouvernement a quant à lui promis de compenser financièrement ces fermetures, mais la Confédération des PME estime dans un communiqué diffusé vendredi que les “aides sont clairement insuffisantes et ne peuvent suffire à couvrir l’ensemble des pertes économiques engendrées”.
“DIFFICILE MAIS INDISPENSABLE”
“L’enjeu est aujourd’hui celui de la survie de très nombreuses entreprises confrontées à des difficultés sans précédent et dans l’impossibilité de prévoir l’avenir de leur activité à court et moyen terme”, ajoute-t-elle.
Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, a quant à elle parlé d’une décision “difficile mais indispensable” et a promis un renforcement de l’aide.
“Il faut agir maintenant pour éviter de se retrouver dans la situation du mois de mars”, a-t-elle déclaré sur CNews, soulignant que Marseille était à “cinq fois le taux d’alerte”.
La ministre a promis une prise en charge à 100% des salariés, une annulation des charges sociales et fiscales pendant la durée de la fermeture et un effort au niveau du Fonds de solidarité qui va passer à 10.000 euros par mois.
“L’objectif, c’est évidemment qu’on puisse couvrir leurs charges fixes et qu’ils ne soient pas mis en difficulté”, a-t-elle ajouté.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, et Alain Griset, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, chargé des PME, sont attendus cet après-midi à Marseille pour exposer aux représentants des fédérations professionnelles du secteur Hôtellerie, Café, Restaurant le renforcement des dispositifs d’aides financières mises en place par l’Etat.
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