Le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, mis sous pression par des informations sur ses activités passées à la tête des Mutuelles de Bretagne et comme député, a déclaré mercredi qu'il n'entendait pas démissionner. Prié de dire s'il avait proposé au chef de l'Etat, Emmanuel Macron, dont il a été un soutien de la première heure, de se retirer, l'ancien député socialiste a répondu à France Inter : "Je ne le ferai pas pour deux raisons :
d'abord j'ai ma conscience pour moi, je ne suis pas mis en cause par la justice de la République (...) Et puis j'ai une mission très importante, celle de la cohésion des territoires." Le Canard enchaîné revient dans sa dernière édition sur le point de départ de cette polémique : la création d'une société civile immobilière (SCI) qui a permis à la compagne de Richard Ferrand, Sandrine Doucen d'acquérir à bon compte des locaux loués par les Mutuelles de Bretagne quand il les dirigeait.
Le Monde a pour sa part décrit mardi ce qu'il a présenté comme le "système Ferrand", "mélange des genres entre intérêts publics et privés" sur 20 ans. Sept Français sur dix jugent que Richard Ferrand, devrait démissionner, selon un sondage Harris Interactive pour RMC et Atlantico. "Je comprends que petit à petit le doute a été créé et le doute c'est un poison, la suspicion c'est un poison de la démocratie et c'est normal que les Française et les Français s'interrogent", a déclaré Richard Ferrand à France Inter.
Il a dit vouloir répondre aux interrogations des Français, dont il a admis qu'ils pouvaient être "déçus" après les promesses de moralisation de la vie publique faites par Emmanuel Macron pendant la campagne de l'élection présidentielle. "Je ne suis pas un faux-cul, je sais qu'il faut répondre aux questions des Françaises et des Français", a-t-il déclaré. "Ce que je lis (...) laisse apparaître des soupçons de duplicité, de vénalité et donc cela peut créer de la déception", a-t-il poursuivi.
Mais "nous n'avons rien trahi." S'il s'est abrité derrière le fait que la justice n'ait pas trouvé jusqu'ici matière à enquêter dans les informations publiées par la presse, il a néanmoins dit que, "par définition, il n'y a que la justice qui puisse lever le soupçon". Le ministre a toutefois ajouté : "Tout ce que j'ai fait dans ma vie professionnelle est légal, public, transparent (...) Je suis un homme honnête." Et il a dit vouloir désormais se consacrer aux priorités de son ministère.
(Emmanuel Jarry)
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