L’Observateur - En décidant de rompre avec Téhéran, les autorités sénégalaises se sont en fait ménagé une porte de sortie après avoir commis des choix diplomatiques erratiques. L’Observateur vous livre les véritables raisons d’un clash dans une affaire mal engagée depuis le début.
Les Iraniens, comme chacun sait, sont les inventeurs du jeu d’échecs (tiré du farsi shah), activité ludique de haut vol. Pour l’avoir oublié, les autorités sénégalaises, qui viennent d’annoncer de manière quelque peu théâtrale la rupture de leurs relations diplomatiques avec Téhéran, paient aujourd’hui cher un véritable naufrage diplomatique. Cette rupture annoncée en grande pompe par le ministre des Affaires étrangères, après l’épisode du rappel à Dakar de l’ambassadeur du Sénégal à Téhéran, n’est en fait que la dernière pièce d’une comédie du pouvoir qui cherchait depuis longtemps une porte de sortie honorable dans une histoire mal engagée depuis le début. En fait, selon des sources bien placées, qui suivent ce dossier de très près, l’histoire rocambolesque et un peu cornecul des armes iraniennes saisies au Nigeria, qui ont atterri entre les mains du Mfdc via la Gambie, a été une aubaine pour Wade. D’abord, avec le tribut de plus en plus lourd payé par l’armée en Casamance, les autorités ont voulu parer au plus pressé, comme l’atteste le rapport établi par l’Etat-major des armées et convoqué comme justificatif dans le communiqué sanctionnant la rupture des relations diplomatiques avec l’Iran. But de la manœuvre : ne pas prendre le risque de démoraliser une troupe durement éprouvée en ce moment sur le terrain par le Mfdc avec des embuscades chaque jour un peu plus meurtrières.
Les armes saisies à Abuja sont aussi, si l’on peut dire, un cadeau tombé du ciel pour le Sénégal. Elles ont permis à Dakar de découvrir le véritable visage du régime des Mollahs. En effet, quelques semaines après la découverte d’un container d’armes sophistiquées à destination de Banjul, une autre affaire refroidissait les autorités : la découverte d’une quantité de 130 Kg d’héroïne d’une valeur marchande de 9,91 millions de dollars, environ 5 milliards de Fcfa, saisie le 19 novembre dernier au Nigeria, selon Mitchell Ofoyeju, le porte-parole de l’agence nigériane de lutte contre la drogue, la National drug law enforcement agency (Ndlea).
Quand Dakar découvre le vrai visage de Téhéran
Mais avec cette rupture, Wade paie cash ses errements diplomatiques. Alors que l’iconoclaste président iranien était considéré comme un pestiféré par les partenaires du Sénégal comme les Etats-Unis et la France, Wade ne s’est pas gêné d’apporter un soutien bruyant, voire tonitruant, au sulfureux chef d’Etat iranien. Ainsi, alors qu’il s’était fortement impliqué pour obtenir la libération de la Française Clotilde Reiss détenue à Téhéran, Wade ne récoltera pas le succès diplomatique escompté et sera traité comme quantité négligeable au moment du dénouement de cette affaire. Dur pour l’ego présidentiel que l’on sait proche du Kilimandjaro.
Mais c’est surtout au plan économique que l’axe Dakar-Téhéran s’est révélé désastreux pour le Sénégal et son Président. Contre l’avis de son ancien ministre des Affaires étrangères de l’époque, Cheikh Tidiane Gadio, Wade négligera des alliés puissants des pétromonarchies du Golfe, Arabie Saoudite en tête. Une erreur stratégique fatale car ces régimes sunnites, échaudés par une montée en puissance de leur ennemi traditionnel chiite, dopé par son programme nucléaire au point de souhaiter un bombardement de ses sites nucléaires, selon des révélations de Wikileaks, couperont brutalement le robinet à dollars si vital pour Dakar. Ainsi, pour « punir » Wade de son alignement pro-iranien, les autorités saoudiennes, sollicitées pour l’organisation du sommet de l’Oci, s’étaient beaucoup fait prier pour n’aligner finalement « que » 60 milliards de Cfa, là où le régime socialiste avait obtenu beaucoup plus pour le même événement. Et les maladresses de Wade, qui ne s’était point gêné de se prononcer en faveur du programme nucléaire iranien, n’avaient rien arrangé. D’ailleurs le président sénégalais est de moins à moins invité à venir effectuer la « Oumrah » à la Mecque, alors qu’il était un habitué de ce rituel. Un malheur ne venant jamais seul, la coopération irano-sénégalaise, malgré les effets d’annonce, n’a jamais été aussi fructueuse que l’escomptait Dakar. Résultat des courses : la facture commençait à être trop salée pour Wade. Il fallait donc arrêter les frais. Avec la manière que l’on sait.
13 Commentaires
Boul
En Février, 2011 (12:11 PM)aber in senegal der zeintung spricht so viel vielen denk
Pdiop
En Février, 2011 (12:14 PM)Sen-mout
En Février, 2011 (12:19 PM)Ah
En Février, 2011 (12:38 PM)Pitoyable ,nos jounalistes
Cdlove
En Février, 2011 (13:37 PM)Poulo
En Février, 2011 (13:52 PM)Yesman
En Février, 2011 (14:26 PM)Caam
En Février, 2011 (14:31 PM)Foutatorro
En Février, 2011 (14:51 PM)Khodiokh
En Février, 2011 (15:09 PM)Craccrac9
En Février, 2011 (15:29 PM)Khabare
En Février, 2011 (19:33 PM)Touba c'esr d'ommage je n'est pas assez de temp pour develloper mais je suis sur que ya qui comprenne ce que je veus dire
Wakhdeugdé
En Février, 2011 (03:46 AM)Participer à la Discussion