Des centaines de manifestants ont défilé mercredi dans la capitale russe pour appeler à la démission du président Vladimir Poutine et protester contre les réformes ouvrant la voie à son maintien au pouvoir. Plus de 140 personnes ont été arrêtées, selon l'ONG OVD-Info.
Plus de 140 personnes ont été arrêtées mercredi 15 juillet par la police après un rassemblement de l'opposition dans le centre de Moscou pour protester contre une récente révision de la Constitution, selon le comptage de l'ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations en Russie.
Au total, 142 personnes ont été appréhendées, selon cette source, après cette action de protestation non-autorisée contre les amendements constitutionnels qui ont notamment donné le droit au président Vladimir Poutine de rester au pouvoir jusqu'en 2036, année de ses 84 ans.
La police et le gouvernement russes n'ont pas communiqué pour l'heure sur les arrestations.
Arrestation d'une députée municipale
Une députée municipale de l'opposition qui est une figure de proue de ce mouvement contre cette révision de la Constitution, Ioulia Galiamina, a annoncé sur Facebook avoir été arrêtée avec sa fille dans la capitale russe.
La police a encerclé les manifestants et a procédé à des interpellations en fin de soirée, après que les contestataires ont pris le chemin de l'un des principaux boulevards moscovites.
Des reporters de l'AFP ont vu des protestataires et des journalistes être appréhendés dans une rue du centre-ville, puis emmenés dans des cars de police, après la manifestation organisée sous la pluie sur la place Pouchkine. Un correspondant de l'AFP a été brièvement interpellé.
Ioulia Galiamina et ses partisans collectaient des signatures – elle a écrit sur Twitter en avoir obtenu 5 000, "un excellent résultat" – en vue d'un recours devant la Cour suprême contre la révision entérinée ce mois-ci de la Constitution russe.
Des activistes de l'opposition considèrent ainsi que ce vote sur la révision constitutionnelle est illégitime et estiment qu'il est temps pour Poutine, au pouvoir depuis plus de deux décennies comme président ou Premier ministre, de se retirer.
Après un vote organisé fin juin et début juillet, cette réforme a été validée par près de 78 % des votants, selon les résultats officiels, mais l'opposition a dénoncé des fraudes massives.
L'opposant Alexeï Navalny a qualifié cette consultation de la population d'"énorme mensonge" et l'ONG Golos, spécialisée dans l'observation des élections, a dénoncé une atteinte "sans précèdent" à la souveraineté du peuple russe.
"On dit que les résultats ont été truqués"
"J'ai voté contre", affirme Inna Golovina, une comptable de 46 ans, présente mercredi dans la capitale russe au cours de la manifestation. "On dit que les résultats ont été truqués. Je suis venue exprimer mon opposition", ajoute-t-elle.
"La Russie sans Poutine !", "la Russie sera libre !", ont scandé des manifestants.
"Les autorités font ce qu'elles veulent, l'opinion du peuple n'intéresse personne", se plaint Andreï Stepanov, 50 ans, militaire à la retraite ayant participé à une action similaire à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie.
Jusqu'à 1 000 personnes s'étaient rassemblées pour l'occasion, d'après un journaliste de l'AFP.
"Il faut montrer que nous sommes contre d'une certaine manière", poursuivi Andreï Stepanov.
La révision de la Constitution renforce en particulier les pouvoirs du chef de l'État et lui permet d'effectuer deux mandats supplémentaires.
0 Commentaires
Participer à la Discussion