NETTALI- Le fait d’imposer des sanctions internationales à la Mauritanie en vue d’obliger les auteurs du putsch du mois d’août à rétablir dans ses fonctions le président élu du pays n’agrée pas le président Abdoulaye Wade.
"Moi, je ne suis pas d’accord sur les sanctions", a confessé Wade en marge d’une conférence sur le travail à Dakar. Il a, toutefois, indiqué sans ambiguïté que le Sénégal désapprouvait le renversement du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi intervenu le 6 août dernier. Cette position du président Wade va à l’encontre des efforts de l’Union africaine, de l’Union européenne et des Etats-Unis pour accroître la pression sur les officiers mauritaniens qui ont pris le pouvoir à Nouakchott en août. La semaine dernière, Washington a interdit l’accès de son territoire à certains membres de la junte qui a évincé du pouvoir et arrêté Abdallahi. Lundi, l’UE a donné un délai d’un mois aux putschistes pour libérer et rétablir dans ses fonctions le président Abdallahi sous peine de sanctions. Le président de la commission de l’UA avait salué cette position européenne qu’il juge sur la même longueur d’onde que celle de l’UA. Wade préfére la formule des médiations à celles des sanctions. Il l’a fait savoir en ces termes : "les sanctions n’atteignent jamais les dirigeants (..) Depuis qu’on les applique, ça n’a jamais touché un dirigeant. Un dirigeant a tous les moyens d’y échapper, lui et sa famille. Ce sont les peuples qu’on sanctionne". Exprimant le souci de prendre en compte le maintien du parlement mauritanien, il a déclaré : "Il y a quand même des institutions qu’on ne doit pas ignorer, il y a l’Assemblée nationale et le Sénat. Ce qui s’est passé en Mauritanie, ce n’est pas la même chose que ce qui se passe ailleurs. (...) dans ce pays, il y a des institutions qui sont là, on ne les a pas dissoutes, il faut leur demander (leur avis)." Le chef des putschistes mauritaniens, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien chef de la garde présidentielle, a rejeté cette semaine les appels de l’UA et de l’UE au rétablissement d’Abadallahi en repoussant toute ingérence étrangère dans les affaires de son pays.
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