DAKAR (AP) -- Invitée mardi à Dakar à préciser ses positions sur l'immigration, Ségolène Royal s'est de nouveau dit hostile à une régularisation massive, sans toutefois préciser comment elle réglerait le problème des sans-papiers actuellement installés en France.
Sur ce point, la présidentiable socialiste est apparue en désaccord avec Madjiguène Cissé, ancienne porte-parole des sans-papiers de l'église Saint-Bernard, avec qui elle s'est entretenue et a donné une conférence de presse. Aujourd'hui rentrée au Sénégal pour promouvoir des actions de développement menées par les femmes de son pays, Mme Cissé a jugé nécessaire de mener une régularisation massive en France.
"Donner des papiers aux gens, ça ne constitue pas un appel d'air, ça sert plutôt à assainir une situation qui est très lourde", a-t-elle estimé. "Tant que les immigrés sont désignés, montrés du doigt, moi je me dis que M. Le Pen est content. Cette situation-là, c'est en donnant des papiers qu'on l'atténue", a-t-elle considéré. "Je me demande quel problème ça pourrait poser à la grande France que je connais."
Mais "ce que j'ai dit n'engage que moi. Madame Sarkozy, elle a...", a-t-elle poursuivi en commettant un lapsus, avant de se reprendre aussitôt: "Madame Royal, elle a sa position", a-t-elle rectifié.
De son côté, la députée des Deux-Sèvres a redit son opposition à des régularisations massives, qui "ne sont pas la solution". Comme le prévoit le projet du PS, elle a préconisé un retour au système des régularisations dites "au fil de l'eau" au bout de dix ans de présence clandestine en France, instituées en 1997-98. Ce système vient d'être supprimée par la loi Sarkozy II sur l'immigration du 24 juillet.
Or, elle n'a pas précisé comment elle entendait régler la situation des sans-papiers actuellement installés en France, ni régularisables ni expulsables. Il y a une "situation inextricable", "il y une impasse qui a été créée", a-t-elle répondu sans plus de précisions, rejetant la faute au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.
Interrogée sur les expulsions de sans-papiers, Ségolène Royal a éludé. "Ce n'est pas le sujet là, on parle de co-développement", "je ne viens pas ici polémiquer", s'est-elle défendue. "Je réfléchis en ce moment, je suis au contact, donc je pense qu'il faut aussi respecter les choses en évitant de schématiser et de faire des relais schématiques brutaux en termes de comparaisons simplistes".
"Elle a son avis, j'ai le mien", a conclu Mme Cissé, "je lui ai dit franchement mes positions à moi". Interrogée sur les différences qu'elle avait constatées entre l'immigration "concertée" de Nicolas Sarkozy et l'immigration "partagée" prônée par le PS, et Mme Royal notamment, elle a répondu: "Je ne sais pas sa position sur ça"
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