Plus d’un millier de morts ont été recensés en Syrie et en Turquie, dans cette zone prise en étau entre plusieurs grandes plaques tectoniques. Depuis plusieurs années, les géologues craignent un « mégaséisme » autour d’Istanbul.
Ce n’est certainement pas la dernière fois que cette région, l’une des plus à risques sismiques dans le monde, est frappée. La Terre a fortement tremblé dans la nuit de dimanche à lundi au sud de la Turquie, causant la mort d’au moins 2 300 personnes. Plusieurs pays étrangers, à commencer par la France, l’Allemagne ou encore les États-Unis, ont proposé leur aide aux secouristes turcs et syriens.
La majeure partie de la Turquie est située au niveau de la plaque anatolienne. Celle-ci se trouve à la jonction de plusieurs plaques tectoniques beaucoup plus grandes, notamment celle eurasienne au nord et celle arabique à l’est. Ce nouveau séisme au très lourd bilan s’est produit au niveau de la faille est-anatolienne, c’est-à-dire à la jonction entre la plaque anatolienne et celle arabique, longue d’environ 700 km.
Il s’agit d’une faille dite « décrochante » ou « coulissante », c’est-à-dire que les deux blocs séparés coulissent horizontalement l’un par rapport à l’autre. « Ce qui est important, c’est la différence de vitesse. La plaque arabique va un peu plus vite que la plaque anatolienne vers le nord-est, ce qui entraîne des accumulations de forces à ce niveau », décrit le sismologue Florent Brenguier, de l’Institut des sciences de la Terre (ISTerre) de Grenoble (Isère).
La crainte du « Big One »
La magnitude enregistrée atteint 7,8, soit au-dessus de 7 pour la première fois dans cette zone. « Si on regarde la carte historique de la sismicité, on n’avait pas encore eu de grand séisme au niveau de cette faille. Mais on sait, notamment grâce aux observations GPS, qu’elle était à risques », indique Florent Brenguier. Plusieurs secousses répliques ont été recensées à proximité de l’épicentre dans les heures qui ont suivi, dont l’une de magnitude de 7,5.
Jusqu’à présent, les principaux séismes ayant fait trembler la Turquie avaient surtout eu lieu au niveau de la faille nord-anatolienne, elle aussi dite « décrochante », à la jonction des plaques anatolienne et eurasienne. Le 17 août 1999, un tremblement de terre de magnitude 7,8 (lui aussi) avait causé la mort de plus de 17 000 personnes au nord-ouest de la Turquie, autour de l’épicentre près d’Izmit.
De nombreux experts anticipent ces prochaines décennies l’émergence d’un « Big One », c’est-à-dire un mégaséisme qui frapperait Istanbul, agglomération la plus peuplée de Turquie. De quoi faire craindre un très lourd bilan humain. « Dans le pire des cas, le séisme pourrait atteindre une magnitude de 7,7. Istanbul est-elle prête pour cela ? Malheureusement, non », indiquait en 2019 Sükrü Ersoy, spécialiste des séismes et enseignant à l’Université technique de Yildiz. Et « ce qui s’est passé la nuit dernière n’a aucun effet sur la probabilité d’avoir un séisme au niveau d’Istanbul, région la plus risquée de toute l’Europe », commente Florent Brenguier.
Prédiction difficile
La science pourrait permettre de limiter l’impact humain d’un tel événement naturel. « Avec les capteurs situés au niveau des failles sismiques, on est désormais capable de transmettre des alertes dès qu’un tremblement de terre se produit. Les ondes sismiques se déplacent beaucoup moins vite que les ondes téléphoniques, ce qui permet de laisser un peu de temps pour se mettre à l’abri », décrit Florent Bregnier.
Le débat porte désormais sur la possibilité, ou non, de prédire les gros séismes quelques heures voire quelques jours à l’avance. « La question est de savoir s’il y a des signes précurseurs, comme certains glissements. Cela fait l’objet de nombreuses recherches », conclut le sismologue.
Jusqu’à présent, les principaux séismes ayant fait trembler la Turquie avaient surtout eu lieu au niveau de la faille nord-anatolienne, elle aussi dite « décrochante », à la jonction des plaques anatolienne et eurasienne. Le 17 août 1999, un tremblement de terre de magnitude 7,8 (lui aussi) avait causé la mort de plus de 17 000 personnes au nord-ouest de la Turquie, autour de l’épicentre près d’Izmit.
De nombreux experts anticipent ces prochaines décennies l’émergence d’un « Big One », c’est-à-dire un mégaséisme qui frapperait Istanbul, agglomération la plus peuplée de Turquie. De quoi faire craindre un très lourd bilan humain. « Dans le pire des cas, le séisme pourrait atteindre une magnitude de 7,7. Istanbul est-elle prête pour cela ? Malheureusement, non », indiquait en 2019 Sükrü Ersoy, spécialiste des séismes et enseignant à l’Université technique de Yildiz. Et « ce qui s’est passé la nuit dernière n’a aucun effet sur la probabilité d’avoir un séisme au niveau d’Istanbul, région la plus risquée de toute l’Europe », commente Florent Brenguier.
Prédiction difficile
La science pourrait permettre de limiter l’impact humain d’un tel événement naturel. « Avec les capteurs situés au niveau des failles sismiques, on est désormais capable de transmettre des alertes dès qu’un tremblement de terre se produit. Les ondes sismiques se déplacent beaucoup moins vite que les ondes téléphoniques, ce qui permet de laisser un peu de temps pour se mettre à l’abri », décrit Florent Bregnier.
Le débat porte désormais sur la possibilité, ou non, de prédire les gros séismes quelques heures voire quelques jours à l’avance. « La question est de savoir s’il y a des signes précurseurs, comme certains glissements. Cela fait l’objet de nombreuses recherches », conclut le sismologue.
4 Commentaires
Je prie aussi pour les senegalais qui sont la bas!