Malgré le fait qu’elle occupe 70 % des points inscrits à l’ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations unies, le continent africain n’est toujours pas représenté au sein de cette instance. C’est pourquoi, profitant de la célébration de la journée des Nations-Unies, hier dans notre pays, le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Moustapha Sourang, qui représentait son collègue des Affaires étrangères – présentement hors du pays -, a tenu à réitérer ce grand souhait du continent africain. ‘Il faut qu’on aborde franchement la question de la démocratisation des structures et des instances des Nations unies. Comme l’avait suggéré le président Wade, malgré le fait que l’agenda des Nations unies concerne à 70 % des conflits qui se passent en Afrique, nous sommes le seul continent qui ne dispose pas de représentation permanente au sein de ce conseil’, déclare le ministre de la Justice. Qui estime qu’il faut une réinterprétation des compétences et de la légitimé de la présence dans cette structure. Et cela, signale-t-il, ‘non pas en fonction de la masse économique ou du poids politique mais en fonction des agendas et des questions qui sont posées. Car, il est clair qu’un continent dont les questions occupent le cœur de l’agenda mondial ne peut être absent au moment où des décisions très fortes qui ont une capacité d’influence énorme sur l’avenir du monde se jouent à ce niveau-là. C’est la raison pour laquelle, le Sénégal continue à défendre ce point de vue. Il faudra qu’on le résolve d’une façon ou d’une autre’, souligne Moustapha Sourang.
Interpellé sur la question, le coordonnateur résident du système des Nations unies au Sénégal, Bouri Sanhouidi, estime que ce problème est une question historique. ‘En 1945, quand l’Organisation des Nations unies était créée avec ses différents organes, il n’y avait sur le continent africain que quatre Etats indépendants. Ce sont les grands du monde à l’époque qui se sont réunis et qui se sont partagés le gâteau, parce qu’ils étaient les vainqueurs de la Seconde guerre mondiale. Mais, aujourd’hui, tout le monde sait qu’on ne peut pas continuer de cette manière’, martèle-t-il. Néanmoins, le fonctionnaire international, pense que l’organisation qui prêche la bonne gouvernance au niveau des Etats doit commencer par donner l’exemple. ‘Il est aussi question d’appliquer cela au sein des structures de l’organisation, surtout au niveau du Conseil de sécurité qui décide de la marche du monde et de beaucoup de questions qui intéressent les pays en développement. Tout cela fait qu’aujourd’hui, l’Afrique ne peut plus rester en marge de cette structure mondiale. C’est une question d’équité et de justice mondiale. Je pense que l’idée fait son chemin et il faut maintenir le cap’, a-t-il déclaré.
Pour rappel, le continent noir se bat ces dernières années pour avoir deux places au sein du Conseil de sécurité. Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères d’alors, Cheikh Tidiane Gadio, qui a fait un plaidoyer pour l’entrée du Sénégal, en avait fait son cheval de bataille. Il soutenait l’hypothèse selon laquelle l'Afrique doit entrer avec un membre permanent avec droit de veto ou deux membres permanents avec droit de veto. Ce que le Secrétaire général de l’organisation onusienne, Kofi Annan, trouvait envisageable mais qui tarde toujours a être concrétisé.
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