Le milieu pénitentiaire turc a été visé pour la première fois vendredi par la justice qui a émis un mandat d'arrêt contre 75 personnels de prison d'Istanbul dans l'enquête sur le putsch avorté de la mi-juillet, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu. Le nombre de personnes effectivement arrêtées parmi les 75 surveillants et autres personnels de prison visés par les mandats d'arrêt n'était pas précisé à la mi-journée. Dans une autre procédure, "87 personnels" travaillant dans trois tribunaux d'Istanbul sont eux aussi sous le coup d'un mandat d'arrêt, accusés d'être "membres d'une organisation terroriste" liée aux gülenistes, a ajouté l'agence Anadolu.
Ils devront également répondre des chefs d'accusation de "financement d'une entreprise terroriste". Plusieurs autres tribunaux de divers villes turques font également l'objet d'enquête, a ajouté de son côté le quotidien Hürriyet, sans apporter plus de précision. Ankara accuse l'ex-prédicateur Fethullah Gülen d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat survenue le 15 juillet. Des accusations que l'intéressé, exilé depuis 1999 aux Etats-Unis et dont Ankara demande l'extradition, réfute.
A la suite du putsch avorté, la Turquie a lancé une purge inédite dans plusieurs secteurs (magistrature, éducation, police, armée, médias ou sport) pour se défaire de l'influence des gülenistes mais aussi des sympathisants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, considéré comme une "organisation terroriste" par Ankara). Depuis le putsch raté, plus de 30.000 personnes ont été arrêtées et quelque 70.000 font l'objet d'une enquête, a indiqué mercredi le ministre turc de la Justice Bekir Bozdag dans un dernier bilan. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que l'état d'urgence, instauré pour trois mois après le putsch avorté, allait être prolongé.
0 Commentaires
Participer à la Discussion