"Un grand jour pour les hommes et les femmes du FBI qui travaillent dur", a réagi Donald Trump.
Donald Trump se réjouissait ouvertement ce samedi 17 mars du limogeage de l'ex-numéro deux du FBI, Andrew McCabe, saluant le départ forcé de sa bête noire comme "un grand jour pour la démocratie" là où beaucoup dénonçaient une vendetta politique.
Ravivant les inquiétudes sur les velléités de la Maison Blanche de mettre un terme à l'enquête russe du procureur spécial Robert Mueller, l'avocat personnel du président américain, John Dowd, a lui dit espérer que le ministère de la Justice refermerait maintenant ce dossier.
Cible depuis des mois des critiques virulentes de l'administration Trump, Andrew McCabe – qui avait quitté en janvier ses fonctions de directeur adjoint du FBI mais restait un employé – a appris son licenciement à 48 heures de pouvoir toucher, après plus de 21 ans de service, sa retraite de haut fonctionnaire.
"Vous êtes viré"
Donald Trump, lui, a martelé sur Twitter qu'il n'y avait "pas eu collusion entre la Russie et la campagne Trump". "Comme beaucoup le découvrent maintenant, en revanche, il y a eu une quantité énorme de fuites, de mensonges et de corruption aux plus hauts niveaux du FBI, de la justice et du [département] d'Etat", a-t-il écrit.
As the House Intelligence Committee has concluded, there was no collusion between Russia and the Trump Campaign. As many are now finding out, however, there was tremendous leaking, lying and corruption at the highest levels of the FBI, Justice & State. #DrainTheSwamp
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 17 mars 2018
C'est en reprenant l'expression "Vous êtes viré" qui a fait ses grandes heures de star de la télé-réalité que Donald Trump avait salué peu après minuit, samedi, le nouveau coup de théâtre dans cette saga politique.
"Andrew McCabe VIRÉ, un grand jour pour les hommes et les femmes du FBI qui travaillent dur – Un grand jour pour la démocratie".
Andrew McCabe FIRED, a great day for the hard working men and women of the FBI - A great day for Democracy. Sanctimonious James Comey was his boss and made McCabe look like a choirboy. He knew all about the lies and corruption going on at the highest levels of the FBI!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 17 mars 2018
Bataille sur Twitter
La réponse de ce dernier ne s'est pas fait attendre. Se déclarant victime d'une "guerre" menée contre le FBI et contre l'enquêté du procureur spécial, Andrew McCabe a dénoncé "une entreprise sans précédent, conduite par le président lui-même", pour le "chasser" de son poste.
Andrew McCabe avait dirigé le FBI par intérim de mai à août 2017, après le licenciement spectaculaire par Donald Trump du directeur James Comey.
Il avait auparavant participé à l'enquête sur les courriels de Hillary Clinton. Une investigation que la candidate malheureuse contre Trump accuse d'avoir sapé ses chances de remporter la présidentielle mais dont certains conservateurs déplorent qu'elle ait été classée sans suite.
A nouveau samedi, Donald Trump a accusé Andrew McCabe d'être trop proche de James Comey ainsi que des démocrates. Et le président de tacler au passage sur Twitter l'ancien patron du FBI, l'une de ses cibles favorites. "Le moralisateur James Comey était son chef et a fait passer McCabe pour un enfant de choeur. Il savait tout des mensonges et de la corruption qui régnaient aux plus hauts niveaux du FBI !".
Caustique, James Comey lui a répondu sur le réseau social, faisant allusion à son livre à paraître en avril: "M. le président, les Américains entendront mon histoire sous peu. Et ils pourront juger d'eux-mêmes qui est honorable et qui ne l'est pas".
Notes personnelles
C'est après une enquête interne du FBI que le ministre de la Justice, Jeff Sessions, a annoncé son licenciement vendredi soir, mettant un terme à des semaines de suspense.
Les services du FBI ont établi que Andrew McCabe a fait des révélations non autorisées aux médias et a "manqué d'honnêteté sous serment", une grave accusation. La décision de le limoger a été prise "après une enquête complète et équitable" par bureau indépendant, a souligné Jeff Sessions. Le détails des faits retenus contre lui n'a pas encore été rendu public.
Andrew McCabe a d'ailleurs déjà livré au procureur spécial ses notes personnelles, prises notamment après des conversations avec Donald Trump, selon CNN samedi.
Un ancien ministre de la Justice du démocrate Barack Obama, Eric Holder, s'est inquiété sur Twitter de la décision "dangereuse" de Donald Trump. Et l'ancien chef de la CIA sous Barack Obama, John Brennan, a eu des mots encore plus forts à l'attention du 45e président des Etats-Unis :
"Lorsque l'étendue complète de votre vénalité, de votre turpitude morale et de votre corruption politique sera connue, vous occuperez votre juste place parmi les démagogues déshonorés dans les poubelles de l'histoire."
2 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2018 (18:05 PM)Andrew McCabe, n°2 du FBI de l’Administration Obama, qui a protégé Hillary Clinton lorsqu’il dirigeait l’enquête du FBI sur le serveur d’emails privé de l’ex-secrétaire d’Etat, puis a menti au FBI lorsqu’il dirigeait l’enquête contre Donald Trump, et a été écarté de son poste le 30 janvier 2018, vient d’être brusquement expulsé du FBI, une démarche extrêmement rare deux jours avant qu’il prenne sa retraite, avec une pension de 1,8 million de dollars qu’il ne touchera pas
La plus importante, selon le communiqué publié par le département de la Justice, semble être son « absence de franchise » lorsqu’il a été interrogé par l’inspecteur général des Services Michael Horowitz.
Le fait que Jill McCabe, sa femme, ait reçu 750 000 dollars pour une campagne électorale mineure d’un proche des Clinton alors qu’Andrew McCabe enquêtait sur le serveur d’email de la généreuse donatrice ne semble pas faire partie des charges retenues contre McCabe, mais elle pointe dans la direction d’un sérieux conflit d’intérêts pour lequel le n°3 du FBI aurait dû se récuser dans le dossier.
Andrew McCabe, 20 ans au FBI
Le dossier complet des fautes retenues contre McCabe n’est pas encore disponible. Voici cependant ce que je sais :
Il lui est reproché d’avoir autorisé des fuites d’informations accablant le président Trump aux médias,
Il a menti au FBI et à l’inspecteur général des services sur ces fuites,
Il a caché la nature de ses rapports avec Peter Stzrok, qui a enquêté dans le dossier Clinton, dans le dossier Trump, a fait partie de l’équipe Mueller qui enquête sur la collusion de Trump avec la Russie, et a fait inculper Michael Flynn, l’ex-conseiller du futur président Trump, pour mensonge au FBI,
Il a autorisé la fuite de cette information au Washington Post, et quand l’inspecteur général lui a demandé s’il était responsable de cette fuite, il a répondu que non.
Anonyme
En Mars, 2018 (18:05 PM)Andrew McCabe, n°2 du FBI de l’Administration Obama, qui a protégé Hillary Clinton lorsqu’il dirigeait l’enquête du FBI sur le serveur d’emails privé de l’ex-secrétaire d’Etat, puis a menti au FBI lorsqu’il dirigeait l’enquête contre Donald Trump, et a été écarté de son poste le 30 janvier 2018, vient d’être brusquement expulsé du FBI, une démarche extrêmement rare deux jours avant qu’il prenne sa retraite, avec une pension de 1,8 million de dollars qu’il ne touchera pas
La plus importante, selon le communiqué publié par le département de la Justice, semble être son « absence de franchise » lorsqu’il a été interrogé par l’inspecteur général des Services Michael Horowitz.
Le fait que Jill McCabe, sa femme, ait reçu 750 000 dollars pour une campagne électorale mineure d’un proche des Clinton alors qu’Andrew McCabe enquêtait sur le serveur d’email de la généreuse donatrice ne semble pas faire partie des charges retenues contre McCabe, mais elle pointe dans la direction d’un sérieux conflit d’intérêts pour lequel le n°3 du FBI aurait dû se récuser dans le dossier.
Andrew McCabe, 20 ans au FBI
Le dossier complet des fautes retenues contre McCabe n’est pas encore disponible. Voici cependant ce que je sais :
Il lui est reproché d’avoir autorisé des fuites d’informations accablant le président Trump aux médias,
Il a menti au FBI et à l’inspecteur général des services sur ces fuites,
Il a caché la nature de ses rapports avec Peter Stzrok, qui a enquêté dans le dossier Clinton, dans le dossier Trump, a fait partie de l’équipe Mueller qui enquête sur la collusion de Trump avec la Russie, et a fait inculper Michael Flynn, l’ex-conseiller du futur président Trump, pour mensonge au FBI,
Il a autorisé la fuite de cette information au Washington Post, et quand l’inspecteur général lui a demandé s’il était responsable de cette fuite, il a répondu que non.
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