L'ancienne secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme regrette le manque d'enthousiasme de la diplomatie française face aux changements encours en Tunisie et en Egypte.
L'ancienne secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade, critique mercredi "la realpolitik, dans sa forme la plus brute" de la France dans les révolutions arabes et plaide pour remettre les droits de l'homme au coeur de la diplomatie française.
"Les insurrections magnifiques de Tunis et du Caire nous prouvent que, si, les droits de l'Homme sont nécessaires à la politique étrangère d'une puissance comme la nôtre", écrit dans Le Monde Rama Yade, aujourd'hui ambassadrice de la France à l'Unesco mais toujours membre du bureau politique de l'UMP.
"Les droits de l'Homme ne sont pas un gros mot, ni une erreur, mais l'honneur de la France. Ne laissons pas l'héritage filer du côté du Nil sans nous", ajoute-t-elle, alors que la diplomatie française a été vivement critiquée pour son soutien aux régimes en place en Tunisie et en Egypte.
"Les peuples arabes ont prouvé, s'il le fallait, que les droits de l'homme ne sont pas faits que pour nous les Occidentaux. Et nous, nous mégotons. Brandissons la menace islamiste. Agitons le chiffon rouge du chaos", déplore-t-elle.
Rama Yade fut secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme de juin 2007 à juin 2009, un poste dont son ministre de tutelle Bernard Kouchner jugea en décembre 2008 que sa création fut "une erreur" et qui fut supprimé après l'éviction de la jeune femme du gouvernement.
"J'eus le sentiment, à mon tour d'être une dissidente dans mon propre pays", écrit-elle.
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