La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé ce mardi 31 mai son intention de créer un camp humanitaire de réfugiés à Paris, avec l'aide des associations, pour offrir "un accueil de jour" mais aussi "l'hébergement de personnes qui arrivent démunies" dans la capitale.
"Paris ne restera pas sans agir alors que la Méditerranée devient un cimetière pour les réfugiés", a promis l'édile socialiste en invoquant un "devoir d'humanisme" lors d'une conférence de presse convoquée dans la matinée avec la promesse d'une "annonce forte". La mairie est en train "d'expertiser différents sites pour voir dans quels délais, le plus tôt possible, nous pourrons envisager de les mettre à disposition" de l’État, a-t-elle ajouté.
Ce camp, qui "s'inspirera de ce qui a été fait à Grande-Synthe", dans le Nord, respectera les "conditions réglementaires" et "celles des camps de réfugiés et de migrants édictées par l'ONU et le HCR" (Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés), a-t-elle assuré. Cela signifie des hébergements modulaires, "qui puissent être installés rapidement" mais avec "tout le confort nécessaire".
La maire n'a pas précisé les dimensions requises pour ce terrain, mais il devra être "suffisamment vaste pour accueillir plusieurs centaines de personnes". "Je souhaite que l’État soit partenaire", a martelé Anne Hidalgo, accompagnée pour cette conférence de presse des associations partenaires du projet: Emmaüs, France Terre d'asile et Aurore.
La création de ce camp humanitaire intervient alors que Paris est confrontée à un flux migratoire sans précédent "depuis plus d'un an", indique la mairie. "Si des efforts ont été faits par l’Etat, souvent sous la pression des collectivités locales, le gouvernement n’a toujours pas pris la mesure de cette crise humanitaire et n’y consacre pas les moyens nécessaires", pouvait-on lire dans le communiqué de la Ville.
Après plusieurs opérations de démantèlement et de relogement des migrants, "un énième campement est apparu ces derniers jours à Paris, aux abords du jardin d’Eole (18e). Il compte à cette heure près de 800 personnes, qui dorment à même le sol, dans des conditions sanitaires déplorables", déplore la municipalité.
L'annonce de la maire de Paris a immédiatement été accueillie avec méfiance par l'extrême droite parisienne, son chef de file Wallerand de Saint-Just réclamant un "référendum" sur le sujet.
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