Les forces américaines ont bombardé dans la nuit de mercredi à jeudi plusieurs cibles du groupe Khorasan, dont un djihadiste français présenté comme l'artificier de cette émanation d'Al Qaïda-Central en Syrie.
Un responsable américain a indiqué sous le sceau de l'anonymat que ce Français converti à l'islam était l'une des cibles de ce raid.
Le général Lloyd Austin, qui dirige le Commandement central des forces américaines (CentCom), a confirmé jeudi que David Drugeon était considéré comme "l'un des éléments du commandement et l'un des éléments les plus dangereux de cette organisation".
S'exprimant à Washington, il a refusé d'ajouter si Drugeon avait péri dans ces frappes.
La chaîne américaine Fox News, citant un haut responsable de la défense, a affirmé tard jeudi soir qu'il avait été tué par un missile tiré par un drone contre une voiture dans laquelle il se déplaçait dans le gouvernorat d'Idlib. D'après Fox News, David "Daoud" Drugeon, âgé de 24 ans, s'était rendu en Egypte en 2010 pour apprendre l'arabe avant de gagner le Pakistan, d'où il avait rallié Al Qaïda.
Sa mort a également été rapportée par NBC News.
"Nous sommes toujours en train d'évaluer les résultats de cette attaque, mais d'après les indications initiales dont nous disposons, elle a eu les effets recherchés", a indiqué le CentCom dans un communiqué diffusé jeudi.
"Ce réseau se préparait à attaquer en Europe ou sur notre sol, et nous avons agi de manière décisive pour protéger nos intérêts et détruire leurs capacités d'action", précise le CentCom.
DÉJÀ VISÉ LE 23 SEPTEMBRE
Les frappes se sont produites dans la nuit de mercredi à jeudi dans le secteur de Sarmada, une localité du gouvernorat d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, indique le CentCom. Des centres d'entraînement et des ateliers de fabrication d'explosifs ont été détruits par ces bombardements, ainsi que plusieurs véhicules et bâtiments servant à des réunions.
Au total, cinq cibles du groupe Khorasan ont été visées au moyen de bombardiers, de chasseurs et de drones.
Le groupe Khorasan est constitué de militants étrangers aguerris. Son existence n'a été révélée qu'à la mi-septembre par les autorités américaines.
Il regrouperait quelques dizaines d'anciens membres d'Al Qaïda qui opéraient dans la région de la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan qui se sont redéployés en Syrie, non pas pour combattre le régime de Bachar al Assad mais pour recruter et former des agents dans des zones tenues par les rebelles islamistes du Front al Nosra en vue d'opérer à l'étranger.
"Ces agents d'Al Qaïda profitent du conflit syrien pour projeter des attaques contre des intérêts occidentaux", répète le CentCom.
Le groupe Khorasan avait déjà été visé le 23 septembre en marge des premiers raids aériens lancés contre des cibles de l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie. ()
Contrairement aux frappes contre l'EI, auxquelles plusieurs pays arabes alliés de Washington avaient participé, ce premier raid contre le groupe Khorasan avait été mené par les seules forces américaines.
Dans un premier temps, la défense américaines pensait avoir touché un des chefs présumés du groupe, le Koweïtien Mohsen al Fadhli. Les services de renseignement estiment à présent qu'il a échappé aux premières frappes. On ignore s'il a été visé dans cette nouvelle série de raids aériens contre Khorasan.
(Susan Heavey et Mark Hosenball; Henri-Pierre André pour le service français)
4 Commentaires
Jbus
En Novembre, 2014 (13:32 PM)Djion
En Novembre, 2014 (13:57 PM)Pharoah
En Novembre, 2014 (14:29 PM)Gaz
En Novembre, 2014 (16:50 PM)Participer à la Discussion