L’ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) François Thierry, en garde à vue depuis lundi à Lyon, a vu celle-ci prolongée mercredi, a-t-on appris auprès du parquet de Lyon. Elle s’inscrit dans le cadre d’une information judiciaire pour “infractions en matière de stupéfiants et importations, association de malfaiteurs, faux en écritures publiques par personnes dépositaires de l’autorité publique”, dans le dossier dit “Avoine”, du nom d’un ex-indicateur infiltré dans les milieux de narco-trafiquants, Hubert Avoine.
Les enquêteurs cherchent à éclaircir la nature des relations que François Thierry entretenait avec ses indicateurs. Deux magistrates, Véronique Degermann, vice-procureur du parquet de Paris, et Karine Roussy-Sabourin, ancienne procureur à la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs), ont également été placées en garde à vue mardi par l’inspection générale de la police nationale (IGPN) à Paris, à la demande des magistrats de Lyon chargés de l’affaire.
La première était toujours interrogée mercredi matin. La garde à vue de la seconde a été levée mardi soir. Elles sont notamment soupçonnées de faux en écriture publique. Il leur est reproché d’avoir prêté leur concours en 2012 à une fausse garde à vue d’un trafiquant devenu indicateur, Sofiane Hambli, qui avait alors été extrait de prison pour être en fait gardé dans un hôtel de Nanterre (Hauts-de-Seine).
François Thierry a par ailleurs été mis en examen en août 2017 pour complicité de détention, transport et acquisition de stupéfiants dans le cadre d’une enquête déclenchée par une importante saisie de cannabis en octobre 2015, sur fond de guerre de services avec les douanes.
Plus de sept tonnes de drogue avaient été trouvées dans trois fourgonnettes dans le XVIe arrondissement de Paris. Or c’est le même Sofiane Hambli qui est soupçonné d’avoir à l’époque importé ce cannabis.
Catherine Lagrange, édité par Emmanuel Jarry
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Anonyme
En Octobre, 2018 (22:00 PM)Participer à la Discussion