Un célèbre moine thaïlandais a été inculpé pour avoir vendu des amulettes avec de faux sceaux royaux, a annoncé vendredi la police confirmant ainsi la déchéance du leader des manifestations qui avaient provoqué la chute du dernier gouvernement élu. La junte militaire, qui a pris le pouvoir en mai 2014 après ces semaines de protestations, a adopté une ligne dure à l'égard du puissant clergé bouddhiste après plusieurs scandales financiers majeurs dans le pays.
Luang Pu Bouddha Issara vendait des amulettes en ligne, a expliqué Maitri Chimcherd de la Division de la répression du crime, ajoutant que le tribunal l'avait inculpé et rejeté sa demande de libération conditionnelle. "Quand j'ai vérifié sur le site internet, il n'y avait aucune preuve de l'autorisation officielle d'utiliser les initiales royales", a déclaré Vichai Prasertsudsiri, haut responsable de l'organisation de protection du clergé bouddhiste en Thaïlande.
Utilisée le nom du roi thaïlandais à des fins mercantiles peut aboutir à de lourdes condamnations en Thaïlande, pays qui possède une des lois les plus strictes au monde en matière de lèse-majesté. La police n'a pas retenu l'accusation de diffamation royale mais le moine risque tout de même 20 ans de prison pour contrefaçon. Il a par ailleurs été défroqué, a indiqué le clergé thaïlandais.
Les moines thaïlandais n'ont pas vocation à faire de la politique mais plusieurs membres du clergé ont enfreint cette règle. Issara a joué un rôle en 2014 dans la chute du gouvernement de Yingluck Shinawatra. Dans un pays pourtant habitué aux moines défrayant la chronique (le plus célèbre d'entre eux restant Wiraphol Sukphol, qui voyageait en jet privé), la junte a promis de réformer le clergé bouddhiste, dans le cadre de sa campagne tous azimuts d'assainissement de la société.
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Anonyme
En Mai, 2018 (13:51 PM)Participer à la Discussion