
La Chine a fait état jeudi d’un nouveau bilan de 99 morts lors des inondations de la semaine dernière dans le centre du pays, tandis que le régime communiste critiquait les médias étrangers pour leur couverture.
Un précédent bilan faisait état la veille de 73 morts, mais 26 corps supplémentaires ont été découverts dans la province du Henan, ont rapporté les autorités locales.
Des pluies torrentielles avaient frappé la capitale provinciale, Zhengzhou, le 20 juillet. En trois jours était tombé l’équivalent de près d’une année de précipitations -- du jamais vu en six décennies de relevés météorologiques.
Une rame de métro avait été engloutie, ce qui avait fait au moins 14 morts parmi quelque 500 passagers pris au piège à l’heure de pointe.
Des journalistes étrangers pris à partie
Couvrant ces événements, plusieurs reporters étrangers ont été pris à partie par certains habitants suspicieux voire hostiles, qui ont accusé les journalistes de vouloir présenter la Chine sous un mauvais jour.
Une équipe de l’AFP a été entourée par une vingtaine de personnes, certaines exigeant de supprimer des prises de vues.
Interrogé jeudi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a justifié indirectement ces comportements, qu’il a mis sur le compte de “l’indignation du peuple chinois” envers les “fausses informations” diffusées régulièrement par “certains médias occidentaux”.
Un reporter de la BBC avait été nommément visé sur les réseaux sociaux par le comité provincial de la Ligue de la jeunesse communiste, qui avait appelé à surveiller ses faits et gestes -- un message ensuite retiré.
Zhao Lijian a accusé le journaliste, dans un reportage sur les inondations, d’avoir “ignoré les efforts du gouvernement chinois pour organiser les secours et le courage des habitants pour se sauver”.
La BBC, propagatrice de “fake news” selon Pékin
“Il n’y a pas d’amour ou de haine sans raison”, a souligné le porte-parole à l’adresse de la BBC qu’il accuse de diffuser des “fausses nouvelles”.
Un journaliste de la radio allemande Deutsche Welle, apparemment confondu avec son collègue de la BBC, avait lui été pris à partie par des habitants.
Le groupe de médias britannique a protesté contre cette dénonciation, de même que le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC).
“La rhétorique d’organisations affiliées au Parti communiste au pouvoir menace directement l’intégrité physique des journalistes étrangers en Chine et leur liberté de reportage”, a déclaré le FCCC.
Pour toute réponse, M. Zhao a jugé que la BBC méritait “son impopularité auprès des Chinois”, et a accusé le FCCC de “déformer les faits et de présenter une vision sombre de l’environnement de travail journalistique en Chine”.
“Tant que les journalistes étrangers respectent la loi et effectuent leurs reportages conformément aux lois et règlements, il n’y a pas lieu de s’inquiéter”, a souligné le porte-parole.
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