Jusqu’ici, les opérations militaires en Afrique étaient gérées depuis la base de l’Eucom, à Stuttgart, en Allemagne. L’objectif d’Africom est de rationaliser les opérations des Etats-Unis en Afrique, en réunissant dans une seule et même structure tous les pays du continent, à la notable exception de l’Egypte.
Dans leur stratégie de déploiement à travers le monde, l’armée américaine avait quadrillé le globe en trois commandements différents : le Central command (Pacom), basé en Floride ; l’European command (Eucom), installé à Stuttgart et le Pacific command, installé à Hawaï. Sans doute échaudés par la perspectived’être dans le collimateur de plusieurs groupes terroristes en cas de présence américaine militaire sur leur territoire, beaucoup de pays africains ont dit niet à Washington.
A ce jour, l’Algérie, la Libye et les quatorze membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), chaperonnés par l’Afrique du Sud, se sont engagés à ne pas abriter la structure et ont appelé leurs voisins à en faire autant. Seuls le Liberia (qui espère qu’une présence des Gi’S sur son sol après une décennie de guerre civile va renforcer sa stabilité) et Sao-Tomé ont, jusque là, donné un avis favorable aux experts de l’Us army.
Selon un site spécialisé en stratégie et géopolitique, d’Alger à Pretoria, la création d’un nouveau commandement régional Us dédié au continent reste vécue comme une volonté des Etats-Unis de sécuriser les importantes ressources pétrolières de la région. Pour sa première année de fonctionnement, le budget d’Africom était estimé à 75,5 millions de dollars.
"Alors que les importations américaines d’or noir en provenance du golfe de Guinée représentent aujourd’hui 15 à 20% de l’ approvisionnement total de l’Oncle Sam, elles pourraient grimper jusqu’à 35% à l’horizon 2020", estime le journaliste français, Jean-Baptiste Marot. Timidement, l’armée américaine reprend pied en Afrique après l’avoir quittée vers la fin de la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, ellle dispose d’une importante base à Djibouti, le camp Lemonier (tiens,tiens, du même nom que celui qui abrite le bataillon du matériel de l’armée sénégalaise) où sont pré-dispositionnés 1800 hommes, ainsi que des forces spéciales dans le Sahel.
Africom est commandé par le général (quatre étoiles) William "Kip" Ward, le cinquième africain-américain de l’histoire des Etats-Unis. Entré dans l’infanterie en 1971, il a notamment servi en Corée, en Allemagne, en Bosnie, en Israël, à Hawaï et en Alaska ; il a également participé à l’opération (un cuisant échec) Restore Hope lancée en Somalie au début des années 90.
L’établissement du Commandement pour l’Afrique est le troisième pas majeur fait par le Pentagone après les attentats du "11 septembre", ce qui signifie le début d’nouvelle phase de la restructuration des dispositions militaires américains dans le monde. Mais là ça coince...
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