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Ce sera un procès par contumace. Plus de cinq ans après le drame, et malgré l’absence des quatre personnes accusées d’avoir fait exploser le vol MH17 au-dessus de l’Ukraine en 2014, les Pays-Bas ouvrent leur première audience, lundi 9 mars.
Lors du crash, 196 Néerlandais et 102 autres passagers avaient été tuées le 17 juillet 2014, à bord du Boeing 777 de la compagnie Malaysian Airlines, parti d'Amsterdam pour Kuala Lumpur. L’appareil avait été touché en plein vol par un missile BUK de conception soviétique au-dessus de la zone de conflit armé avec les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine.
Les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov, ainsi que l'Ukrainien Leonid Khartchenko, quatre hauts gradés des séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine, sont les premiers suspects à être inculpés dans cette affaire.
Ils sont accusés par le parquet néerlandais d'avoir convoyé le système de missiles anti-aériens BUK, avant que celui-ci ne soit tiré par d'autres personnes encore non identifiées.
La Russie et l'Ukraine n'extradant pas leurs ressortissants poursuivis à l'étranger, les quatre hommes ne sont pas attendus aux audiences qui débutent lundi à 10 h 00 au tribunal de Schiphol, dans la banlieue d'Amsterdam. Le procès devrait durer plus d'un an.
Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a déclaré, vendredi, que le travail du tribunal s'effectue "en toute indépendance".
"Un parti pris accusateur envers la Russie"
L'équipe internationale d'enquêteurs, dirigée par les Pays-Bas, a établi en mai 2018 que l'avion avait été abattu par un missile provenant de la 53e brigade antiaérienne russe basée à Koursk (sud-ouest).
À la suite de ces révélations, les Pays-Bas et l'Australie, dont 38 ressortissants ont péri dans le drame, ont ouvertement imputé à la Russie la mort de leurs ressortissants.
Moscou a toujours nié avec véhémence toute implication dans le crash, et rejeté la faute sur Kiev. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a accusé, vendredi, les Pays-Bas de tenter "de faire pression sur le tribunal" néerlandais, évoquant une "campagne médiatique caractérisée par un parti pris accusateur envers la Russie".
Les quatre accusés encourent la perpétuité.
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