La présidence américaine a annoncé, jeudi 6 février, l’élimination au Yémen de Qassem al-Rimi, chef yéménite d'Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (Aqpa), un groupe terroriste dont se sont réclamés des auteurs d'attentats anti-Occidentaux.
"Sur les instructions du président Donald Trump, les États-Unis ont mené une opération antiterroriste au Yémen et ont réussi à éliminer Qassem al-Rimi, un fondateur et le chef du groupe Al-Qaïda dans la péninsule Arabique", a annoncé dans un communiqué la Maison Blanche.
Sous la direction de Qassem al-Rimi, Aqpa a perpétré "des violences inqualifiables contre des civils au Yémen et a cherché à perpétrer et inspirer de nombreuses attaques contre les États-Unis et nos forces", a ajouté le texte.
Selon l'exécutif américain, Qassem al-Rimi avait rejoint Al-Qaïda dans les années 1990, travaillant en Afghanistan pour Oussama Ben Laden, responsable des attentats du 11 septembre.At the direction of President Trump, the U.S. conducted a counterterrorism operation in Yemen that successfully eliminated Qasim al-Rimi, a founder and the leader of al-Qa’ida in the Arabian Peninsula and a deputy to al-Qa’ida leader Ayman al-Zawahiri. https://t.co/ayOmTpzH04
— The White House (@WhiteHouse) February 6, 2020
Aqpa a profité de l'affaiblissement du pouvoir central au Yémen pour renforcer son emprise dans le sud et le sud-est du pays, ravagé par la guerre depuis mars 2015. Les frères Kouachi, auteurs de l'attaque le 7 janvier 2015 au siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, à Paris, s'étaient réclamés d'Al-Qaïda dans la péninsule Arabique.
Dix millions de dollars
Washington avait doublé en 2018 la récompense offerte pour la capture de Qassem al-Rimi, la faisant passer de 5 à 10 millions de dollars. Celui-ci était aussi sous le coup de sanctions du Trésor américain et de l'ONU pour sa participation à un attentat meurtrier près de l'ambassade des États-Unis à Sanaa et pour son soutien supposé au jeune nigérian Umar Farouk Abdulmutallab qui, le jour de Noël 2009, avait tenté de faire sauter un vol Amsterdam-Detroit en cachant des explosifs dans ses sous-vêtements.
Le groupe Al-Qaïda dans la péninsule Arabique avait notamment revendiqué la fusillade perpétrée début décembre dans une base militaire américaine à Pensacola, en Floride, ayant tué trois marins, selon un communiqué dimanche du centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.
Intensification des frappes de drone visant Al-Qaïda
Les États-Unis ont intensifié leurs frappes par drones visant Al-Qaïda dans la péninsule Arabique depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump. Le président américain a par ailleurs autorisé d'autres frappes au Moyen-Orient, comme celle qui a tué début janvier à Bagdad le puissant général iranien Qassem Soleimani, un commandant des Gardiens de la révolution.
En 2011, l'imam Anwar al-Awlaki, ex-recruteur très influent d'Al-Qaïda, né et élevé aux États-Unis avant de rejoindre le réseau d'Oussama Ben Laden au Yémen, avait été tué par une frappe de drone. Une frappe similaire avait éliminé le précédent chef d'Aqpa, Nasser al-Wahishi, en 2015.
Jalal Belaïdi, alias Abou Hamza al-Zinjibari, un important dirigeant d'Al-Qaïda dans la péninsule Arabique, a lui péri début 2016 avec deux de ses gardes du corps, lorsque leur voiture a été pulvérisée par une attaque de drone américain.
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