Au Yémen, les cas suspects de choléra ont augmenté de 170% en à peine trois mois à Hodeïda, dans l’ouest - 1 342 cas pour le seul mois d’août. Depuis quatre ans la guerre oppose les loyalistes, soutenus par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite, et les rebelles houthis, qui contrôlent entre autres cette ville portuaire d’Hodeïda que les loyalistes tentent de reprendre. C’est le troisième pic de choléra depuis le début de du conflit.
« A cause de l’augmentation des bombardements et des combats au sol, les stations d’eau et les infrastructures sanitaires ont été endommagées ; résultat, l’eau est contaminée, témoigne Tamer Kirolos, directeur de Save The Children au Yémen. Et nous avons beaucoup d’enfants sous-alimentés à Hodeïda, environ 100 000, qui sont donc davantage susceptibles de contracter le choléra et d’en mourir. Récemment, le prix de la nourriture (et de l’essence) a considérablement augmenté, entre autres à cause de ces combats : un pic des cas de choléra et en même temps un pic des cas de malnutrition seraient dévastateurs pour les enfants. »
Et d’ajouter : « Nous craignons aussi que si les combats continuent et s’intensifient, de plus en plus de centres de soins deviennent inaccessibles, ou soient endommagés ou détruits, ce qui veut dire que les gens ne seraient plus traités pour le choléra ou d’autres maladies très faciles à soigner : des maladies où il s’agit juste d’arriver à temps dans les établissements sanitaires. Si les gens ne le peuvent pas, ils vont à coup sûr mourir.
Autre crainte : à cause des combats beaucoup de gens d’Hodeïda sont partis, certains avaient peut-être déjà contracté le choléra, ou ils l’ont contracté en cours de route. Une fois arrivés dans un autre gouvernorat, ils ne vont peut-être pas trouver un endroit avec de l’eau propre... Ils peuvent facilement répandre la maladie. »
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