
Françoise Bettencourt Meyers a été mise en examen par un juge d'instruction ce jeudi pour subornation de témoin. Le magistrat l'avait convoquée dans le cadre de l'enquête sur les témoins au cœur de l'affaire d'abus de faiblesse à l'encontre de sa mère. «Nous allons faire un recours. Cette affaire ne tient pas la route. Cette mise en examen est totalement nulle», a annoncé Me Jean Veil, l'avocat de Françoise Bettencourt Meyers.
La fille de la richissime héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt a été entendue par le juge Roger Le Loire «sur un prêt de 300 000 € soumis à intérêts consenti en novembre 2012 à Claire Thibout», ex-comptable de sa mère.
Saisi d'une plainte de l'artiste et confident de la milliardaire, François-Marie Banier, le juge a mis en examen pour faux témoignage cinq anciennes employées de Liliane Bettencourt. Elles avaient décrit l'emprise de l'artiste sur leur patronne à travers des témoignages qui ont pesé dans le dossier d'abus de faiblesse. Parmi ces employées, Claire Thibout, personnage central de l'affaire, est soupçonnée d'avoir touché de l'argent de la part de Françoise Bettencourt Meyers : le prêt de 300 000 € fin 2012 et un don de 400 000 € fin 2008. Ce dernier correspond, selon Claire Thibout, à une indemnité pour son licenciement.
Les avocats de Françoise Bettencourt Meyers ont affirmé que sa convocation ne concernait pas ses relations avec les autres ex-employées mais seulement celles avec Claire Thibout. Selon eux, à l'époque où le prêt avait été consenti, Françoise Bettencourt Meyers s'était déjà désistée de ses poursuites pour «abus de faiblesse» visant Banier et son compagnon Martin d'Orgeval, après avoir conclu une transaction avec eux en 2010. Dès lors, leur cliente n'avait «aucun intérêt» à suborner le témoignage de Claire Thibout, ont fait valoir les deux avocats, Me Veil et Me Huc-Morel, en soulignant «l'absence de mobile».
Les avocats ont par ailleurs affirmé avoir assigné l'hebdomadaire «Le Point» pour «atteinte à la présomption d'innocence» de leur cliente après un article du 10 juin qui se concluait ainsi : la subornation de témoins ne fait «plus guère de doute».
François-Marie Banier avait écopé de la peine la plus lourde en première instance : trois ans de prison dont six mois avec sursis, 350 000 € d'amende et 158 M€ de dommages et intérêts à Liliane Bettencourt. Il a été rejugé en mai en appel à Bordeaux aux côtés de trois autres prévenus. La cour rendra son arrêt le 24 août.
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