Cinq jours après le début du procès du maire de Dakar ponctué de pauses et de suspensions, les avocats des deux parties continuent de rivaliser d’ardeur devant le tribunal correctionnel. Ce tribunal dont les avocats de Khalifa Sall ne cessent de contester la compétence pour juger leur client devenu député à l'Assemblée nationale.
Au cours de l’audience de ce mardi 30 janvier 2018 qui a repris ses droits à 9 heures 10, Me Khassimou Touré a soutenu que si le député-maire de la Ville de Dakar devait être poursuivi, seule la Haute cour de justice était compétente en l’espèce.
"On vous demande aujourd’hui de juger Khalifa Sall alors que son statut a changé entre temps. Il y a des péripéties qui ont entraîné certaines questions et réponses juridiques. (…). Sur le fondement de toutes ces considérations, on vous demande de juger Khalifa Sall alors qu’il a un statut de député. Ce n’est pas parce qu’il a été dit dans la presse qu’on a levé son immunité parlementaire que vous devez en tirer les conséquences. C’est l’ordonnance qui vous saisit qui vous permet d’avoir de la lumière sur cette affaire. Or, dit-il, son changement de statut n’a nullement été évoqué dans le réquisitoire introductif. Aujourd’hui, il devrait être justifiable devant la Haute cours de justice", a plaidé Me Touré.
Du nombre des défenseurs des intérêts de Khalifa Sall, il s’est montré catégorique : "Le droit sera dit et ce droit va nous départager. Nous ne demandons rien de plus et je crois que le dossier est en de bonnes mains. Je le dis et je le répète, vous êtes incompétents. Une décision antérieure a été prise par le Conseil constitutionnel et cette décision s’impose à vous. Rien n’a été dit sur la qualité de Khalifa Sall. Parce que sa qualité ne ressort pas de l’ordonnance de renvoi. Rien n’a été dit sur les péripéties qui ont entouré la mesure de levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall dans l’ordonnance de renvoi", indique-t-il.
5 Commentaires
Anonyme
En Janvier, 2018 (11:01 AM)Anonyme
En Janvier, 2018 (11:01 AM)Anonyme
En Janvier, 2018 (12:16 PM)Anonyme
En Janvier, 2018 (13:55 PM)Anonyme
En Janvier, 2018 (16:21 PM)ERIMPOST.COM Une fois n’est pas coutume. Une seule fois depuis son arrivée à la prison de Rebeuss, le 7 mars 2017, Khalifa Sall s’est départi de sa sérénité légendaire. Cela s’est passé le 21 janvier dernier, deux jours avant la reprise de son procès. La scène, tel que racontée à Yerimpost par un témoin oculaire, est tout un symbole. Quelques-uns de ses avocats et de ses très proches l’ont rencontré pour discuter avec lui de la stratégie de défense à adopter. Un de ses défenseurs l’a directement apostrophé: « Tu ne dois pas t’entêter à défendre des principes qui vont t’enfoncer. Si tu plaides une ignorance totale du circuit de l’argent qui t’était remis et des justificatifs fournis, tu déplaceras le procès. Il reviendra à tes collaborateurs de s’expliquer. Ce sont aujourd’hui tes co-accusés. S’ils pouvaient aujourd’hui te lâcher pour sauver leur tête, ils n’hésiteraient pas à le faire. » Piqué à l’orgueil, la voix tremblotante, le maire de Dakar est entré dans une colère noire et a asséné pareille réponse à son avocat: « Vous ne devez pas me défendre parce que vous ne me connaissez pas. Je suis un homme d’honneur, pas un traître. Ces fonctionnaires détenus sont des boucs émissaires. Ils ne sont qu’un prétexte pour m’atteindre. Ce sont des victimes collatéraux. Je ne vais pas les enfoncer. Si vous n’avez pas d’autre stratégie que celle-là, mieux vaut clore la réunion. » Ambiance…
Il a fallu toute l’habileté diplomatique de la seule femme présente pour calmer le maire qui s’était levé pour rejoindre sa cellule et l’amener à poursuivre la discussion. En se ravisant, il a lâché cette phrase en wolof tirée de ses tripes: « Gni ma indi fii dagnoo beug ma saalit. Douma leen ko may. Sama dignité dama koy gaardé. » A bon entendeur…
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