
Les violences sexuelles, notamment le viol et la pédophilie, sont des crimes abominables qui ont un impact dévastateur sur les victimes, en particulier les femmes et les jeunes filles. Ces actes, en plus de mettre en péril la vie des individus concernés, portent atteinte à leur santé et à leurs droits humains.
Au Sénégal, comme dans de nombreuses régions du monde, ces violences persistent, touchant principalement les femmes, même si les hommes peuvent également en être victimes.
Face à ce fléau, la société civile et les défenseurs des droits des femmes et des enfants se sont mobilisés pour mettre fin à cette impunité. Le fruit de ces efforts a été la promulgation de la loi n° 2020-05, qui criminalise le viol et la pédophilie. Cette législation représente une avancée significative dans la protection et la promotion des droits des femmes et des enfants au Sénégal.
Dans ce contexte, l'Association des juristes sénégalaises (AJS) a joué un rôle essentiel, en menant des actions pour lutter contre les violences basées sur le genre, en mettant l'accent sur les violences sexuelles. Leur objectif est de briser le silence entourant ces crimes, d'encourager les autorités à prendre des mesures efficaces et de garantir que les survivantes et survivants reçoivent le soutien dont ils ont besoin.
Dans cette optique, l’AJS a organisé un atelier à Saint-Louis pour outiller les acteurs intervenant dans la prévention et les procédures de prise en charge des victimes de violences.
Selon Aminata Samb, chargée du projet, le choix de Saint-Louis n'est pas fortuit, car c'est une région où il y a beaucoup de violences. « C'est un projet qui intervient dans les de Dakar, Diourbel, Kaolack, Tambacounda et Saint-Louis. Nous avons ciblé Saint-Louis, la zone nord, parce que nous avons entendu qu'il y a beaucoup de violences sexuelles dans cette région, notamment à travers notre boutique de droit à Kébémer, qui est proche de Saint-Louis. Dans cette boutique de droit, 50 % des cas concernent des victimes de violence sexuelle », a-t-elle expliqué.
Parlant de l'objectif de ce projet de prévention, elle indique qu'il vise à sensibiliser les acteurs pour l'application de la loi criminalisant le viol. « Notre objectif est d'abord de mener des actions de sensibilisation et de vulgarisation de cette loi, de mobiliser la communauté, les décideurs et la société civile, pour que chacun, à son niveau, dise non à la violence sexuelle. Nous souhaitons également promouvoir l'application de la loi criminalisant le viol et la pédophilie votée en 2002, à travers le Sénégal. À Saint-Louis, nous n'avons pas encore les statistiques, car nous n'avons pas de boutique de droit. Mais d'après notre conversation avec le préfet hier, lors de notre visite de courtoisie, il est évident qu'à Saint-Louis aussi, il y a beaucoup de violence sexuelle », affirme Aminata Samb, chargée du projet.
Le préfet de Saint-Louis, Modou Ndiaye, qui a présidé l'atelier, indique que cette initiative arrive à un moment opportun, car Saint-Louis est une zone très exposée. « Les initiateurs de cette activité, en l'occurrence AEMO et l'Association des juristes sénégalaises, ont eu l'intelligence d'organiser cette rencontre visant à renforcer les capacités des acteurs intervenant dans la prévention et la prise en charge des victimes de violence. Cette activité vient à son heure, compte tenu de la situation que nous connaissons tous. Saint-Louis est effectivement une zone où les violences, en particulier envers les personnes vulnérables, comme les femmes et les jeunes, sont fréquentes. Il était donc opportun d'organiser une rencontre de cette nature », soutient-il.
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Victime
En Novembre, 2023 (19:58 PM)Participer à la Discussion