Depuis avril 2022, Modou Séne, 21 ans, croupit à la prison de Mbour. Il est accusé par Anna Mbissine Faye de viol. Les faits se sont déroulés dans le village de Diokhar, commune de Sandiara, le 10 avril 2022. Anna Mbissine, accompagnée de sa cousine Virginie Nama Sarr, était partie chercher du crottin de cheval. Elles croisent une charrette conduite par Modou Sène et son cousin Daouda Sène. La fille explique que les deux garçons l'ont interpellée et Modou Sène a voulu entretenir une relation amoureuse avec elle. Elle a refusé. Ce qui va lui valoir d'être prise à partie par les deux garçons. Aidé par son cousin, Modou Sène aurait abusé d'elle avant de prendre la fuite.
Quelques jours après, elle assure avoir croisé, au marché hebdomadaire de Sandiara, Daouda Sène qu'elle reconnaît. S'ensuit l'arrestation des deux garçons.
Anna Mbissine Faye a-t-elle confondu la personne qui l'avait violée avec Modou Sène ? En tout cas, les débats d'audience sortis à la barre de la Chambre criminelle de Mbour ont mis le tribunal dans une posture dubitative.
En effet, la description faite par la jeune fille de l'accusé ne concorde pas avec l'aspect de Modou Sène. Elle assure que la personne qui l'avait violée était de teint clair et avait des sillons au visage, alors que l'accusé est noir comme du charbon et il n'a pas de sillon. Mieux, son bourreau lui avait dit qu'il habitait Sandok. De plus, le grand frère de l'accusé affirme que les deux garçons qui sont sous sa responsabilité étaient avec lui à Gandigal, le jour des faits. C'est quand ils sont rentrés que trois jours après ils ont été arrêtés. "Au moment des faits, mon frère se trouvait avec moi à Gandigal", témoigne Malick Sène, le grand frère de l'accusé.
Un problème d'imputabilité se pose alors, a estimé son avocat Me Aboubacry Deh qui a demandé l'acquittement de son client, ne serait-ce qu'au bénéfice du doute.
"Le viol est une infraction extrêmement grave et inacceptable. Il faut être extrêmement prudent. Il faut des éléments de preuve indiscutables, parce que l'infraction est trop grave. Nous avons tous pu constater que l'accusé ne correspond pas aux caractéristiques décrites par Anna Mbissine", défend l'avocat.
En ce qui concerne l'imputabilité des faits contre l'accusé, le ministère public s'en rapporte à la décision du juge.
La victime, pour sa part, a réclamé des dommages et intérêts de 300 000 F CFA.
Le délibéré sera connu le 15 septembre prochain.
4 Commentaires
Unefoi
En Juillet, 2023 (01:38 AM)Et on le croit.......
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En Juillet, 2023 (02:17 AM)Participer à la Discussion