
Amadou Sayandé, Premier président de la Cour d’appel de Thiès depuis le 29 décembre 2014, a été relevé de ses fonctions lors du dernier conseil supérieur de la magistrature. Il est remplacé par le Président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Henry Grégoire Diop.
Amadou Sayandé, lui aussi juge à la Crei, a adressé une correspondance au Président de la République, Macky Sall, Président du Conseil supérieur de la magistrature, pour lui signifier qu’il est « victime d’une cabale », réclamant par la même occasion que justice lui soit rendue, informe « Le Quotidien ». Il dit avoir été victime d’une machination de ses pairs.
Dans sa correspondance, il explique que le lundi 1er septembre (...), le Président de la Chambre civile et commerciale (Serigne Modou Diakhaté) l’a appelé au téléphone pour lui dire qu’il y avait un incident lors du délibéré (appel d’une ordonnance de référé du tribunal régional de Thiès en date du 21 août 2014). « Il a déclaré qu’après avoir fait le rapport et lu le projet d’arrêt, le conseiller Bassirou Ndiaye s’en est violemment pris à lui en proférant des propos calomnieux, injurieux et diffamatoires, allant jusqu’à dire qu’il a été payé pour une telle décision », raconte le juge Amadou Sayandé. Il ajoute avoir demandé à son collègue de faire un rapport sur l’incident et a convoqué les membres de cette chambre ce jour-là (Serigne Modou Diakhaté, Bassirou Ndiaye et Ousmane Mbodji) pour situer les responsabilités. « J’ai donné la parole au Président de la chambre qui a rendu compte de l’incident (dans les mêmes termes que dans son rapport confidentiel) », explique le juge Amadou Sayandé qui soutient qu’au cours de cette rencontre, le conseiller Bassirou Ndiaye a taxé le Président Serigne Modou Diakhaté de corrompu et d’esclave. « C’est ce qui a poussé le conseiller Ousmane Mbodji à le sortir de mon bureau. Il s’est excusé devant moi. Lorsqu’il est sorti de mon bureau, il a repris les mêmes propos devant le conseiller Ousmane Mbodji et l’agent de sécurité de proximité en service à la cour d’appel de Thiès. Ce dernier, entendu par moi-même, a confirmé avoir entendu ses injures, vu ses faits et gestes », détaille Amadou Sayandé, par ailleurs juge à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
Face à ce blocage, Amadou Sayandé a alors décidé, en sa qualité de Premier président de la Cour d’appel de Thiès, de présider les audiences de la chambre civile et commerciale. Il ajoute s’être par la suite rendu à La Mecque pour les besoins du pèlerinage. C’est dans son dos que des accusations contre lui ont fusé jusqu’à conduire à son limogeage. « Je n’ai rien à me reprocher après 23 ans de carrière de magistrat. Je n’ai jamais été traduit devant un conseil de discipline ni mêlé à des affaires de favoritisme ou de corruption. Je suis victime d’une diffamation et je réclame justice », conclut-il. Il demande ainsi l’arbitrage de Macky Sall.
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