Criminalité transnationale : Aminata Touré prône une lutte sans répit

Hier, au cours d’une réunion avec des experts d’Afrique de l’Ouest, sur la question de la criminalité transnationale, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aminata Touré, a exhorté les États à unir leurs forces pour combattre les criminels, sans relâche.

« Nous devons être tous mobilisés, mettre davantage en commun nos ressources et nos moyens pour mener à bien une lutte acharnée et sans répit contre la criminalité transnationale organisée », a exhorté, hier, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aminata Touré. C’était à la cérémonie d’ouverture de la réunion des experts de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sur la mise en place d’un mécanisme régional de poursuites judiciaires en matière de criminalité transnationale organisée.  « Les criminels ont besoin, pour leurs activités d’espace, pour agir, de frontières pour se protéger, de procédures judiciaires interétatiques lentes et complexes pour s’assurer une totale impunité », a révélé Mme le ministre. D’après elle, ces derniers fonctionnent par relais transfrontaliers. « Les grands criminels essaient de créer leurs propres zones d’action en utilisant la corruption comme arme de persuasion et la menace comme arme de dissuasion », a laissé entendre Aminata Touré.

Le garde des Sceaux, ministre de la Justice a indiqué qu’aucun pays ne peut, à lui seul, s’attaquer efficacement à ce phénomène et le vaincre définitivement. En ce sens, elle cite les propos tenus en 2004 par l’ancien Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan : « Si la criminalité traverse les frontières, la répression doit les traverser. Si l’État de droit est sapé non pas dans un, mais dans beaucoup de pays, alors ceux qui le défendent ne peuvent pas se limiter à des moyens purement nationaux (…) ».

Le garde des Sceaux a rappelé que la dispersion des preuves et des prévenus à travers plusieurs États et l’existence de dossiers de procédures fractionnées ne contribuent guère à l’efficacité des poursuites. Elle explique qu’il s’agit de réfléchir sur la meilleure stratégie permettant à nos systèmes judiciaires de coopérer, de s’entraider et donc de lutter ensemble contre un des monstres des temps modernes qu’est la criminalité. De son côté, Pierre Lapaque, représentant régional de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Onudc), a indiqué que l’Afrique de l’Ouest est une plaque tournante de trafic d’être humain. Le fonctionnaire de l’Onudc soutient que les États doivent lutter contre ce malheur. « Un État ne peut être crédible que si sa justice fonctionne très bien »,  soutient M. Lapaque. Quant à la présidente de la Cour de justice de la Cedeao, Awa Nana Daboya, elle a noté que la criminalité transnationale viole nos institutions. Dès lors, elle appelle à combattre «cette gangrène.»

Revenant sur le soutien total apporté par la Cedeao, Mme Daboya reste persuadée qu’il faut une dynamique de coopération pour venir à bout de cette violence insidieuse.