Le procès en appel de Papa Massata Diack, fils de l'ex-patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, s'est ouvert vendredi à Paris en son absence, un seul prévenu étant dans le box pour ce scandale de corruption visant à cacher des cas de dopage en Russie en 2011 qui avait ébranlé le monde du sport.
Chargé du marketing à la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF, devenue depuis World Athletics), il avait été condamné à cinq ans de prison ferme et un million d'euros d'amende en septembre 2020.
En son absence, il avait été reconnu coupable d'avoir orchestré avec son père un système de corruption qui avait permis à des sportifs russes soupçonnés de dopage de participer aux Jeux olympiques de Londres en 2012 et aux Mondiaux d'athlétisme à Moscou en 2013.
Il avait aussi été condamné pour avoir détourné environ 15 millions d'euros grâce à des commissions sur des contrats de parrainages et de droits télévisés.
Le consultant, qui réside à Dakar, nie les faits et "souhaite s'expliquer" devant le tribunal, a assuré vendredi l'un de ses avocats Hugues Vigier, qui avait demandé le renvoi du procès pour organiser une visioconférence.
Selon lui, Papa Massata Diack, 57 ans, est placé sous contrôle judiciaire au Sénégal et ne peut pas quitter le pays.
Sa requête a été rejetée par le tribunal.
Habib Cissé, qui conseillait Lamine Diack dans le domaine du droit des affaires, était le seul prévenu présent vendredi.
L'avocat de 52 ans demande l'annulation de sa condamnation à trois ans de prison dont deux avec sursis. Il avait été jugé coupable d'avoir reçu 3,45 millions d'euros, soutirés à des athlètes russes pour les faire disparaître de la liste des sportifs soupçonnés de dopage sanguin.
"Ça paraît très déséquilibré de le voir tout seul, mais il s'expliquera sur les faits sur lesquels il déclare depuis le départ n'avoir aucune responsabilité", a dit son avocat, Louis-Marie de Roux.
Deux autres protagonistes ayant fait appel sont décédés: Lamine Diack, influent président de l'IAAF de 1999 à 2015,condamné à quatre ans de prison dont deux ferme pour corruption et abus de confiance, et l'ancien chef de l'antidopage à l'IAAF, le Français Gabriel Dollé, condamné à deux ans de prison avec sursis.
Deux autres, l'ancien président de la Fédération russe d'athlétisme Valentin Balakhnitchev et l'ancien entraîneur russe Alexeï Melnikov, sont aussi absents, comme en première instance. Ils ont été condamnés respectivement à trois et deux ans de prison ferme pour avoir soutiré ces 3,45 millions d'euros aux athlètes russes.
Le procès reprend mercredi après-midi pour aborder le fonds du dossier, et les débats doivent se terminer jeudi. Le jugement sera ensuite mis en délibéré.
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