Alors que des prisonniers du pays ont observé dernièrement une grève de la faim pour dénoncer les longues détentions dont ils disent être victimes, des proches d’Alioune Badara Badiane, en détention depuis 2014, sont également montés au créneau pour, eux aussi, réclamer le jugement de l’ex-patron de l’entreprise Namora
Ce dernier, rappelons-le, a été arrêté et placé sous mandat de dépôt, depuis 2014, pour détournement de deniers publics portant sur environ 97 000 000 F CFA, dans l’affaire des marchés dans le projet du régime libéral de construction de logements sociaux et lutte contre les inondations et les bidonvilles.
Mais, d’après ses proches qui se sont confiés à Seneweb, le mis en cause est malade. D’ailleurs, à les en croire, il a été victime d’une insuffisance rénale, au cours de son incarcération, et a même subi une ablation du rein droit.
«Il souffre aussi d’un diabète sévère et est contraint à un régime alimentaire aigu», lance l’une de nos interlocuteurs qui regrette qu’en dépit de son état de santé jugé «précaire», il lui est refusé une liberté provisoire.
«Pourtant, d’autres personnalités, poursuivies et inculpées pour trafic de billets ou autres délits, ont bénéficié d’une liberté provisoire», a dénoncé cette dame, qui dit être, elle-même, victime d’Alioune Badara Badiane. Elle s’explique : «Seulement, je suis contre l’injustice.»
Rappelant, en outre, que la Constitution, qui est au-dessus du Code pénal et du Code de procédure pénale, garantit à tout citoyen le droit à la santé et à la vie, ils indiquent que «le délai raisonnable est un principe de droit général pour juger toute personne poursuivie. Le pronostic de sa vie est engagé et cela n’ébranle pas la justice, sauf la Chambre d’accusation de Dakar».
A noter qu’après l’annulation de l’arrêt de la Chambre d’accusation suite au pourvoi en cassation du parquet de Dakar, une nouvelle demande de mise en liberté provisoire est déposée, au cours du mois de juin dernier, nous souffle-t-on. Et la Chambre d’accusation a, de nouveau, ordonné la mise en liberté provisoire d’Alioune Badara Badiane. Mais, là aussi, le parquet a encore une fois formé un pourvoi en cassation (dont Seneweb a reçu copie) dans le but de le maintenir en prison, malgré son état de santé dégradant et son pronostic vital engagé», soutiennent nos informateurs.
Ces derniers font constater, pour le regretter, qu’aujourd’hui, du fait des rigueurs imposées par la pandémie de la Covid-19, il ne reçoit plus la visite de sa famille et ne bénéficie plus d’un régime alimentaire imposé par son diabète.
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