
A la cité Soprim, Mamadou Fallou Diop et ses amis avaient mis en place un vaste réseau de prostitution. Ils ont été condamnés à des peines assorties de sursis en guise d’avertissement.
Les délits sont nombreux : Proxénétisme aggravé, utilisation de signes monétaires contrefaits, détention illégale d’armes blanches,séjour irrégulier. Et les prévenus sont aussi nombreux : Mamadou Fallou Diop, Emmanuel Gomis, Cheikh Ahmadou Bamba Kane, Mamadou Diop, Mouhamadou Ndiaye et Dieynaba Sabaly. Après avoir sérié les responsabilités, le Tribunal des flagrants délits a condamné Mamadou Fallou Diop à 6 mois assortis de sursis et à payer une amende de 200 mille F Cfa, Emmanuel Gomis à 3 mois assortis de sursis et à s’acquitter d’une amende de 100 mille. Alors que Dieynaba Sabaly a récolté 2 mois assortis de sursis et Okonkwo se retrouve avec 1 mois assorti de sursis.
Par ailleurs, le gardien Mamadou Diop qui était considéré comme l’intermédiaire et Mouhamadou Ndiaye ont été tout simplement relaxés pour défaut de charge. En exploitant une information faisant état d’un vaste réseau de prostitution, les éléments de la Brigade des mœurs ont été aussi informés de l’existence de deux maisons qui s’adonnent au proxénétisme dans la banlieue dakaroise. C’est ainsi qu’ils se sont déplacés à la résidence Boune Fall à Soprim où il a été découvert 60 préservatifs, de faux billets de banque, des armes blanches et une somme de 600 mille F Cfa.
Interpellé, le gérant Mamadou Fallou Diop déclare que les préservatifs lui ont été offerts par un centre de santé, situé dans la zone. Mais il avait aussi avoué qu’il les revendait aux clients qui en exprimaient le besoin. Les enquêteurs qui se sont rendus aussi à Golf, précisément à l’auberge «Chez Léon», n’étaient pas revenus bredouille. Ils ont ramassé un important lot de préservatifs et mis la main sur la somme de 25 mille F. Au total, 15 personnes ont été trouvées dans ces deux lieux dont 10 prostituées.
Entendues par les enquêteurs, ces personnes ont déclaré être sur les lieux pour une partie de plaisir. D’autres disaient être des habituées des lieux et y viennent pour passer du bon temps avec des prostituées. En atteste un quidam qui a révélé aux enquêteurs que ce jour-là, on lui avait dans un premier temps proposé une chambre où l’attendait une belle de nuit, mais quand il a vu que cette dernière ne lui convenait pas, il est allé voir ailleurs où il a satisfait sa libido.
C’est dans ces circonstances que Chukwumelie Samson Okonkwo a été arrêté avant d’être poursuivi pour séjour irrégulier. Parmi les prostituées qui ont été arrêtées, seule Dieynaba Sabaly a été retenue pour défaut de carnet sanitaire. Devant les éléments-enquêteurs, les prévenus avaient pourtant fait des déclarations circonstanciées avant de se rétracter devant la barre. «Je suis le gérant de la résidence, mais mon rôle ne se limite qu’à donner des chambres. Ce qui se passe à l’intérieur de ces chambres, je ne le sais pas», dit-il en soutenant que des journalistes qui viennent en mission louent des chambres dans sa résidence. Il a réitéré ses déclarations à propos des préservatifs. Pour sa défense, Emmanuel Gomis dit qu’il ne reçoit que des couples qui appellent pour faire des réservations avant de venir. «La structure que je gère ne reçoit jamais des personnes non-accompagnées», avance-t-il.
Auberge de débauche
Concernant les préservatifs trouvés dans son bureau, le gérant reconnaît qu’ils sont destinés à sa clientèle. La dame Dieynaba Sabaly, quant à elle, prétend qu’elle s’active dans la coiffure. Et que le jour des faits, elle avait accompagné l’une de ses amies sur les lieux. Selon ses déclarations, cette dernière voulait voir son oncle. Mais elle ne savait pas qu’il s’agissait d’une auberge. Selon le Parquet, les gérants Mamadou Fallou Diop et Emmanuel Gomis «savaient bien que les personnes trouvées sur les lieux se livrent à la prostitution, car une certaine Mama Diop a déclaré à l’enquête qu’elle travaille pour ces gens à qui elle reversait la somme de 10 mille par jour». A l’en croire, quatre autres entendues par les policiers disaient qu’elles «n’étaient pas accompagnées parce qu’elles savent que les filles de joie sont dans ces lieux en permanence». Il estime que les charges sont suffisantes pour les déclarer coupables de proxénétisme et les condamner à 2 ans dont 6 mois ferme. Estimant que le rôle d’intermédiaire reproché à Mamadou Diop n’est pas avéré, il a requis la relaxe. Ce qui n’est pas le cas du ressortissant nigérian, poursuivi pour séjour irrégulier et contre lequel il a requis 3 mois ferme et un mois ferme à l’encontre de Dieynaba Sabaly pour prostitution.
Selon Me Diallo, Cheikh A. B. Kane n’a pas joué un rôle actif dans la résidence où il n’est qu’un simple gardien. Il a plaidé sa relaxe. Même son de cloche pour Emmanuel Gomis dont le conseil estime qu’il n’a pas commis de délit de proxénétisme. Les autres avocats ont tous abondé dans le même sens pour sortir leur client d’affaire.
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