« Un flouté sous le drapeau multicolore. » Les enquêteurs étaient passés à côté de ce détail dans la confusion du mouvement de foule. Détail qui a finalement toute son importance dans la compréhension de la chute d’une militante de 73 ans, lors d’une manifestation des gilets jaunes samedi dernier à Nice. Après avoir affirmé, lundi, que Geneviève Legay «n’a pas été touchée intentionnellement par quelqu’un, notamment par un agent de sécurité», la version a totalement changé ce vendredi. Lors d’une conférence de presse, le procureur de la République de Nice Jean-Michel Prêtre a finalement affirmé que ses «blessures résultent de l’action d’un fonctionnaire de police».
La chute de la militante d’Attac qui faisait flotter un drapeau multicolore au dessus de sa tête a eu lieu alors que les policiers tentaient d’évacuer la place Garibaldi de Nice, interdite de manifestation. « Il y a eu beaucoup d’autres investigations qui ont consisté pour l’essentiel à de l’analyse d’images de la vidéosurveillance, de professionnels, de particuliers et d’un très grand nombre de témoignages», indique le procureur. Une «étude par coloration et par pixels» qui a permis de mettre à mal «une illusion d’optique»: «Nous avions jusqu’à présent des images qui montraient qu’il y avait une distance de plusieurs mètres au moment de sa chute entre madame Legay et le cordon de compagnie départementale d’intervention, poursuit-il. Contrairement à ce qui pouvait être interprété des premières images, il y a eu un contact direct entre un membre des forces de l’ordre et madame Legay. [Le policier] a dû, comme nous tous, se rendre à l’évidence et constater qu’il avait directement touché du bras Madame Legay.» Au moment du «mouvement du bras», l’agent se trouvait en dehors du cordon et ne portait pas de bouclier.
Le procureur a donc saisi des juges d’instruction et a ouvert une information judiciaire pour des faits de «violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique». Le policier risque une peine pouvant aller jusqu’à 7 ans d’emprisonnement. Entendu mardi puis ce vendredi matin, l’agent pensait avoir bousculé un homme. «En réalité, c’est madame Legay qu’il a poussé, précise encore Jean-Michel Prêtre. Elle a fait un mouvement de virevolte. C’est elle qui est touchée la première par le mouvement du bras de ce fonctionnaire de police.»Victime d’une fracture du crâne, Geneviève Legay est toujours hospitalisée à Nice.
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Anonyme
En Mars, 2019 (08:03 AM)Anonyme
En Mars, 2019 (08:03 AM)Anonyme
En Mars, 2019 (08:03 AM)Participer à la Discussion