
A la barre de l’Assemblée nationale, Mes Sidiki Kaba et Aïssata Tall Sall ne se sont pas fait de cadeau hier. Tout est parti des chiffres brandis par le ministre de la Justice pour saluer le nombre de grâces présidentielles et de libérations conditionnelles. «M. le Garde des sceaux, je suis très effrayée par vos chiffres de grâces et de libérations conditionnelles. A vous entendre, j’ai l’impression que vous faites de ces mesures une politique pénitentiaire. Il n’est pas question de cela. On ne désengorge pas les prisons en libérant des prisonniers. Si les gens sortent, c’est parce qu’on a des raisons de les faire sortir», a crié, stupéfaite, la députée socialiste.
Touché dans sa chair, le ministre secoue les murs de l’Hémicycle sur un ton autoritaire : «C’est rigoureusement inexact. Je n’ai jamais dit que la libération conditionnelle était pour désengorger les prisons. C’est faux. C’est un débat stérile. C’est moi qui suis effrayé quand j’entends vos propos.» Me Sidiki Kaba s’est même permis de faire des leçons de civilité aux députés. Ce qui est loin de décourager le maire de Podor qui rappelle que c’est lors de la libération conditionnelle de Luc Nicolaï que le ministre a tenu un tel argumentaire. Elle tempère : «Vous vous êtes énervé, mais nous avons le droit de vous poser des questions M. le ministre. Ma question ne nécessitait qu’une simple réponse. Je ne répondrai pas de la manière dont vous l’avez fait à mon endroit.»
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