L’Afrique doit s’inscrire ‘’dans le temps du monde’’ pour devenir un continent producteur de normes et donateur de sens, a plaidé, lundi à Addis-Abeba, le Directeur du Laboratoire de prospective et de science des mutations de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, le sociologue Malick Ndiaye.
‘’Nous ne pouvons plus nous permettre de négliger la question des normes, (pour que) l’Afrique devienne un centre producteur de normes et donateur de sens. Comme dans les temps les plus reculés, l’Afrique doit proposer des solutions de sortie de crise’’, a-t-il dit à l’ouverture d’un atelier de deux jours (3-4 décembre) dédié au thème : ‘’L’Afrique et la gouvernance judiciaire mondiale’’.
Outre des universitaires sénégalais, une centaine de délégués, venus de différents pays d’Afrique et d’Europe, participent à ce workshop international organisé par le Laboratoire de prospective et de science de mutation de l’UCAD, sous l’égide du Centre international d’études et de recherches stratégiques et prospectives de Dakar (CIERSP).
‘’L’Afrique doit être en mesure de faire des propositions pour aider l’humanité à sortir du mauvais chemin des conservatismes développés par les pays Occidentaux’’, a estimé le sociologue sénégalais, président du comité scientifique et d’organisation de cet atelier.
Pour ce faire, il faut un ‘’nouveau départ’’, dont la portée devant partir de l’examen de la gouvernance judiciaire mondiale qui concentre ‘’toutes les détresses actuelles du monde’’, a indiqué Malick Ndiaye, docteur d’Etat en sociologie.
‘’Le fait d’examiner la gouvernance judiciaire permet de bien comprendre comment fonctionne le monde. Si le monde est juste, la gouvernance judiciaire va le prouver, mais si le monde est injuste et doit être remanié, la gouvernance judiciaire va également le prouver’’, a-t-il expliqué, jugeant ‘’extraordinaire’’ la proportion d’Africains attraits devant la Cour pénale internationale (CPI).
Cela fait dire à M. Ndiaye que, ‘’ce n’est pas le crime qui est puni, mais le lieu du crime. C’est l’injustice qui est la règle dans les relations internationales. Les organisations internationales qui auraient dû créer la morale universelle’’ ont accepté de devenir ‘’le bras armé d’une poignée de puissants qui manipulent éhontément le droit international’’, a relevé l’universitaire sénégalais.
Malick Ndiaye a, sur cette base, insisté sur la nécessité d’une ‘’nouvelle offre africaine de valeurs, pour que l’humanité soit plus juste, plus équilibrée, plus honnête’’. ‘’Nous sommes là pour dire que le leadership mondial est à prendre et que l’Afrique doit se positionner comme acteur du jeu mondial pour rétablir la stabilité de la planète’’.
‘’Le monde, aujourd’hui, est dans une situation telle que l’Afrique doit penser à jouer un rôle qu’elle n’est pas habituée à jouer. Les Africains doivent mesurer leurs responsabilités par rapport au monde tel qu’il est aujourd’hui’’, a-t-il encore dit.
‘’Nous ne sommes pas ici pour parler des malheurs de l’Afrique, mais de dire les solutions de l’Afrique aux problèmes du monde. L’Afrique est à la base non seulement de l’humanité, mais c’est l’Afrique qui est à la base de l’hominisation (transformation de l’homme comme sujet d’une histoire qui va se révéler universelle)’’, a-t-il ajouté.
‘’Quand bien même, nous serions les derniers dans vos statistiques, nous devons penser en êtres humains rationnels que nous sommes’’, a soutenu le sociologue, en réponse à ceux qui battent en brèche les ‘’prétentions’’ de l’Afrique à proposer des solutions aux problèmes du monde.
‘’L’Afrique doit prendre ses responsabilités, parce que le leadership ancien, issu de la seconde Guerre mondiale, est aujourd’hui en panne’’, a-t-il souligné, avant de préciser que de ce point de vue, le continent doit se donner les capacités intellectuelles de ‘’dire au monde quelle est la direction à prendre’’, alors que la générosité, le respect des autres, des religions et des croyances tendent à disparaître.
4 Commentaires
Tiédoooo
En Décembre, 2012 (12:46 PM)Gogsyla
En Décembre, 2012 (14:10 PM)Bousem
En Décembre, 2012 (04:26 AM)MAIS OUI, POURQUOI NE PAS PROPOSER DES SOLUTIONS AFRICAINES POUR RÉSOUDRES DES CRISES MONDIALES SUBIES PAR DES AFRICAINS. BRAVO AUX ORGANISATEURS.
J'AJOUTERAI QUE L'AFRIQUE DOIT ASSURER UN BON VIRAGE TECHNOLOGIQUE POUR CRÉER DES RICHESSES ÉCONOMIQUES POUVANT LUI SERVIR DE MONNAIE D'ÉCHANGE DANS SES RELATIONS DIVERSES AVEC L'EXTÉRIEUR.
YEUG SOGGA NEK
Yaccc
En Décembre, 2012 (10:12 AM)Participer à la Discussion