
Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a décerné le titre de «ennemi public n°1» au Premier président de la Cour d’appel de Dakar. Cela résulte des actes posés par le juge Demba Kandji qui a donné l’ordre aux gendarmes de barrer la route aux porteurs de caméras, a indiqué El Hadj Ayé Boun Malick Diop, secrétaire général dudit syndicat. C’était, au cours d’une conférence de presse initiée ce mercredi 10 août 2016.
«C’est l’occasion de relever un fait que nous condamnons. C’est l’entrave de l’exercice de nos libertés syndicales. Nous, en tant que syndicat de la justice, notre siège c’est le palais de justice et aujourd’hui nous ne pouvons même pas y tenir une rencontre avec la presse. Cela parce que le Premier président de la Cour d’appel de Dakar a donné injonction aux gendarmes de stopper tout porteur de caméra qui essaye de venir au siège du Sytjust. Ce qui est anormal. Nous sommes désolés et déçus parce que c’est lui qui devait être le protecteur des travailleurs de la justice. Le premier allié de la justice s’est retrouvé “ennemi public n° 1” des travailleurs de la justice», déplore-t-il.
Le Sytjust promet de ne pas s’en limiter à la dénonciation simple. «Nous ne comptons pas seulement dénoncer ces choses. Nous allons prendre une ou des journées spéciales pour cesser le travail pour dénoncer cette attitude. Ce sera une ou des journées dédiées spécialement au Premier président de la Cour d’appel de Dakar pour lui dire non. Que cette attitude est bel et bien révolue. Nous sommes au Sénégal, d'après indépendance, l’intimidation ne passera pas avec les travailleurs de la justice. En tout cas, il y a des raisons d’avoir des inquiétudes lorsqu’un Premier président de la Cour d’appel adopte une telle attitude. Au lieu d’être le protecteur des Sénégalais qui veulent dire leur point de vue, il s’érige en bras séculier du gouvernement. Et ça c’est très grave», avance-t-il.
Le secrétaire général du Sytjust de souligner ce qui, à ses yeux, passe pour une discrimination qui ne dit pas son nom. El Hadj Ayé Bon Malick Diop dit ne pas comprendre que «lorsqu’on a des audiences politiques on laisse des journalistes entrer dans les salles d’audience, lorsqu’il y a un procès international comme le procès de Hissène Habré, on laisse des journalistes indiens, Sud-africains et que lorsque des Sénégalais, des travailleurs de la justice, veulent livrer leur point de vue, veulent dialoguer avec l’opinion, qu’on empêche d’autres sénégalais exerçant des fonctions de journalistes l’accès à notre siège. Je dis que ça, on ne le laissera pas passer», peste le syndicaliste.
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