La Fédération internationale des ligues
des droits de l’homme (FIDH) et ses organisations membres et partenaires
appellent le Sénégal à ‘’garantir’’, en cas d’épuisement des voies
internes, ‘’l’accès des individus et ONG’’ sénégalaises à la Cour
africaine des droits de l’Homme et des Peuples, en faisant la
déclaration au titre de l’article 34.6 du Protocole portant création de
ladite cour, selon un communiqué reçu à l’APS.
‘’Alors que la Cour africaine des droits
de l'Homme et des Peuples entame aujourd'hui une visite de
sensibilisation au Sénégal, la FIDH et ses organisations membres et
partenaires, la RADDHO, l'ONDH et la LSDH, appellent les autorités
nationales à saisir cette occasion pour prendre des engagements fermes
en faveur de l'accès à la justice pour les victimes de violations des
droits de l'Homme’’, souligne la même source.
‘’Nos organisations appellent en particulier le Sénégal à faire la
déclaration au titre de l'article 34.6 du Protocole portant création de
la Cour africaine pour enfin permettre aux individus et ONG
sénégalaises, en cas d'épuisement des voies de recours internes, d'avoir
un accès direct à cette instance pour dénoncer la responsabilité de
l'État dans les cas de violations des droits humains’’, précise le
texte.
Selon ces organisations, ‘’en l'absence d'une telle déclaration, seuls
la Commission africaine des droits de l'Homme et des Peuples (CADHP),
les autres États parties au Protocole et les organisations
inter-gouvernementales africaines peuvent, sous certaines conditions,
saisir la Cour d'un cas de violation perpétrée au Sénégal’’.
Pour Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense
des droits de l’Homme, ‘’il est important de rappeler que le Sénégal est
le tout premier État membre de l'Union africaine à avoir ratifié le
Protocole portant création de la Cour’’.
M. Tine dont l’organisation assure la vice-présidence de la Coalition
pour la Cour africaine souligne que ‘’cette visite a donc aujourd'hui
une portée symbolique considérable’’.
‘’Les autorités doivent en prendre toute la mesure et saisir cette
occasion pour faire la déclaration au titre de l'article 34.6’’, a-t-il
dit.
La FIDH et ses organisations membres rappellent que ‘’l'adoption, en
1998, du Protocole portant création de la Cour africaine des droits de
l'Homme et des Peuples avait constitué une avancée majeure pour la
protection des droits fondamentaux’’.
Mais, plus de 10 ans après, ‘’seule la moitié des États africains l'ont
ratifié parmi lesquels 5 ont pour l'instant fait la déclaration au titre
de l'article 34.6 (Burkina Faso, Ghana, Malawi, Mali, Tanzanie)’’.
‘’Cette faible proportion d'États autorisant ONG et individus à saisir
directement la Cour compromet sérieusement l'effectivité de cette
instance pourtant souhaitée et mise en place par les États’’.
Pour Me Assane Dioma Ndiaye, ‘’le Sénégal a un véritable rôle à jouer
dans le renforcement de la Cour africaine’’ et ‘’ne peut passer à côté
de l'opportunité qui lui est donnée aujourd'hui d'honorer ses
engagements’’.
De son côté, Mabassa Fall, représentant de la FIDH auprès de l’Union
africaine regrette que ‘’l'optimisme face à la perspective qu'une
instance africaine puisse rendre justice aux victimes de violations des
droits de l'Homme a malheureusement laissé place à la déception face au
peu d'engagement concret des États africains en faveur d'une Cour
véritablement protectrice’’.
‘’Dès lors, la déclaration au titre de l'article 34.6 faite par un État
comme le Sénégal, lequel, dans le cadre du dossier Hissène Habré, vient
de prendre des actes forts contre l'impunité, nous semble essentielle à
la cohérence politique de ce pays’’, a-t-il déclaré.
ASG
1 Commentaires
Xeme
En Septembre, 2012 (10:57 AM)Participer à la Discussion