La société civile sénégalaise interpelle l’État. Face à la presse, ce jeudi, Amnesty international Sénégal, la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), la Société internationale des droits de l’homme (Sidh/Sénégal), « Article 19/ Afrique de l’Ouest », le Mouvement Y en a marre, Association « Espoir d’un Soleil Levant » et l’Association sénégalaise pour le soutien et la réinsertion des Détenus (Asred) se sont prononcés sur la situation des prisons sénégalaises et les droits des détenus.
Cette rencontre organisée suite à l'interdiction de leur rassemblement, prévu aujourd'hui à la Place de l'Obélisque, a été sanctionnée par une déclaration publique dans laquelle les acteurs dénoncent la situation préoccupante dans les prisons sénégalaises.
« Nous, organisations de la société civile sénégalaise signataires de la présente déclaration, appelons l’Etat du Sénégal : à prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux longues détentions provisoires en organisant au moins une session des Chambres criminelles par mois, à Dakar et dans les régions ; à accélérer le processus de réforme du Code pénal et du Code de procédure pénale en cours dans le sens du renforcement des droits humains des détenus, notamment en transformant les Chambres criminelles en Chambres criminelles permanentes et en limitant à 2 ans maximum la détention provisoire en matière criminelle ».
À ces réclamations, s’ajoutent celle faite à l’Etat de « rechercher activement les financements nécessaires à la construction d’une prison de 1 500 places à Sébikhotane, ainsi qu’à la construction de nouvelles prisons conformes aux normes et standards internationaux dans toutes les capitales régionales et départementales du pays ; à doter toutes les prisons de véhicules pour le transfert des détenus dans des conditions qui respectent leur dignité humaine ; à aménager des toilettes dans les cellules des prisons où elles n’existent pas comme la prison de Vélingara, dans la région de Kolda ; à porter de 1000 F Cfa à 2000 F Cfa l’allocation journalière destinée à chaque détenu dans le budget de l’Etat de l’année 2017 ; à recruter des magistrats afin de doubler les cabinets d’instruction, à Dakar notamment, et augmenter le nombre de magistrats du parquet ; à procéder à un recrutement massif de personnels pénitentiaires et à leur faire bénéficier d’indemnités de sujétions en rapport avec l’exercice de leurs fonctions ; et à prendre le décret instituant et organisant la Commission d’indemnisation des détenus lorsqu’ils bénéficient d’un non-lieu, d’une relaxe ou d’un acquittement ».
Seydi Gassama et Cie pensent que « le travail et la formation professionnelle en prison sont des droits, et une garantie de réinsertion sociale réussie du détenu ». Ils ont, dans un communiqué parvenu à SeneWeb, « invité le gouvernement, en rapport avec le secteur privé, à créer les conditions pour le travail et la formation professionnelle des détenus, et à engager, avec toutes les parties prenantes (magistrats, avocats, société civile, chefs religieux et coutumiers) un débat inclusif sur la politique pénale et l’adoption de peines alternatives à l’emprisonnement ».
Youssoupha Mine
1 Commentaires
Weuz
En Septembre, 2016 (00:50 AM)Nous avons un profond problème sociologique. L’homme noir ne respecte pas l’homme, le politique méprise le citoyen et ne le respecte pas, l’administration ne considère pas le garde pénitencier et le juge « paquet »automatiquement car tous coupable.
D’aucuns parlent de dépénaliser l’usage du yamba alors que ce produit circule dans les prisons.
De ces confusions et réflexions « b…… », nous ne sortirons pas de l’auberge. Tout le monde est concerné et en premier lieu, le justiciable.
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