Prenant part à la journée de réflexion sur les longues détentions et peines alternatives, Me Bamba Cissé, avocat au barreau de Dakar, a dénoncé ce qu'il appelle "la distribution systématique des mandats par le procureur de la République".
"Le nombre des détenus provisoires est très important au Sénégal. Il y a un encombrement des lieux de privation de liberté à cause de certaines pratiques et des textes. Nous avons estimé devoir parler des pouvoirs exorbitants du procureur de la République au Sénégal à travers la distribution systématique des mandats de dépôt», a-t-il martelé.
Selon la robe noire, les causes sont d’abord d’ordre légal ; "C’est d’abord la loi qui donne beaucoup de pouvoirs au procureur de la République sur la détention. Et lorsqu’une personne en détention est mise en liberté provisoire, le procureur a même la faculté de faire un appel qui est paralysant, c'est-à-dire que le prévenu reste en détention jusqu'à ce que la chambre d’accusation se décide".
Me Cissé de poursuivre : "Si la chambre d’accusation confirme la liberté provisoire, le procureur a la possibilité de faire un pourvoi en cassation qui va davantage maintenir la personne en prison. Au Sénégal les choses vont vers les superpouvoirs du procureur de la République, alors que dans tous les standards démocratiques des pays qui respectent les droits de l’homme, il y a une réduction conséquente de ses pouvoirs".
Et c'est pour clamer : "Les dossiers de flagrants délits, ça se fait de manière quasi systématique. Et on peut rester même pendant 2 semaines pour pouvoir juger la personne. Ce qui fait que les textes ne sont pas un peu trop respectés. Il y a aussi la loi sur loi sur la criminalisation des stupéfiants et, enfin, la non- limitation de la durée de l’instruction".
2 Commentaires
Senegalais
En Mai, 2019 (00:37 AM)Boo
En Mai, 2019 (02:11 AM)Participer à la Discussion