La Cour a arbitré hier une séance de «déshabillage» du prévenu Karim Wade. Ses stratégies, ses connexions et ses actes passés au crible, ont poussé les avocats de l’Etat à le présenter comme le «cerveau» d’une «bande de malfaiteurs».
«Nous sommes en face d’une organisation criminelle dont l’âme est Karim Wade. C’est vrai que son nom n’apparaît dans aucun des statuts des sociétés, mais il est l’âme du complot». Me Moustapha Mbaye a résumé ainsi «la stratégie d’enrichissement illicite» que la partie civile a collée au prévenu et à ses présumés complices. Son collègue Souleymane Macodou Fall dit comprendre alors pourquoi Wade-fils a usé de «la victimisation», de «l’évitement» pour discréditer la Crei, le procès et le verdict qui pourrait en résulter. «Néanmoins, le décalage entre ses revenus légaux et son patrimoine ne fait pas de doute. Il faut faire de sorte qu’à l’issue de ce procès, ces criminels économiques s’incrustrent de manière indélébile qu’un bien mal acquis n’est jamais acquis…».
Me Aly Fall : «Un concert frauduleux sans contestation possible»
Me Aly Fall a insisté sur le fait que, pour comprendre les procédés de Karim Wade et des coprévenus, il faut avoir «une lecture au second degré» de la conduite des différentes affaires qui leur ont été imputées. Au total, enregistre-t-il, celles-ci renvoient à une «soixantaine de sociétés». Du dossier, ce conseil en a tiré la conclusion suivante : «Le concert frauduleux entre Karim Wade, Pape Mamadou Pouye, Ibrahima Abou Khalil (Bibo) est sans contestation possible.»
«Mamadou Seck et Abdoulaye Diop auraient pu être poursuivis pour complicité»
Me Aly Fall a constaté que le dossier a été plaidé «ailleurs sur des critères qui sont tout sauf judiciaires». Il a fait référence aux sorties médiatiques des avocats de la défense. Son camarade Me Moustapha Mbaye renchérit que le «montant de l’enrichissement supposé illicite importe peu». «En prenant tout simplement les biens qu’il a revendiqués, le délit d’enrichissement illicite est établi. Techniquement, il n’y a pas de doute sur la culpabilité de Karim Wade. Sur ce qu’il reconnaît, il dit que ce sont des cadeaux de chefs d’Etat ou de son père…», argumente-t-il.
Toutefois, cet avocat assure que ce qui intéresse la partie civile qui défend les intérêts de l’Etat dans cette affaire est «d’en tirer des dommages et des intérêts», eu égard aux besoins sociaux que «ce patrimoine illicitement acquis» pourrait satisfaire. C’était sans compter avec la complicité des ministres des Transports aériens Mamadou Seck et de l’Economie et des Finances Abdoulaye Diop, sous le règne de Wade-père. «Ces ministres auraient pu être poursuivis pour complicité», regrette-t-il. Par conséquent, il a demandé à la Cour de reconnaître leur constitution de partie civile et de donner une suite positive aux dommages et intérêts auxquels elle prétend.
9 Commentaires
Allo Stop
En Février, 2015 (14:13 PM)Lucidite
En Février, 2015 (14:21 PM)Diaky
En Février, 2015 (15:29 PM)???
En Février, 2015 (15:53 PM)Pepes
En Février, 2015 (16:55 PM)Walfadri
En Février, 2015 (17:26 PM)Dans les différentes plaidoiries qui ont été exposées, les avocats de l'Etat du Sénégal ont, à l'unanimité, manifesté et montré l'implication de Karim Wade dans l'accusation de la Commission d'instruction de la Crei. Toutefois, constate le quotidien Walfadjiri, ils ont buté sur la matérialité et l'absence des preuves de l'implication directe de Karim Wade. En effet, rapporte le journal, le nom de Karim n'est nullement mentionné dans les actes de constitution de société. Egalement aucune somme d'argent importante n'a été retrouvée dans les comptes bancaires qui ont été attribués à Karim Wade. Les avocats de l'Etat du Sénégal Mes Simon Ndiaye et Moustapha Mbaye l'ont reconnu dans leurs différentes plaidoiries. "Bien que son nom n'apparaisse pas, Karim Wade a joué un rôle actif", expose Me Simon Ndiaye avant que son confrère Me Moustapha Mbaye ne convoque dans son exposé les biens ne figurant pas dans l'accusation. C'est-à-dire la maison des Wade du Point E, les véhicules de Karim Wade, l'appartement de Meunier. Ce qui lui fera dire techniquement que le délit d'enrichissement illicite est manifeste.
Dexeme
En Février, 2015 (17:29 PM)Tanoor
En Février, 2015 (21:19 PM)Pepes
En Février, 2015 (00:09 AM)Participer à la Discussion