Gora Niang alias ‘’Niang Ballo’’ a été conduit au parquet de Dakar. Le lutteur est poursuivi pour outrage à agent, rébellion, non-présentation du permis de conduire au moment du contrôle, mise en danger de la vie d'autrui et tentative de meurtre. À la suite d'un contrôle de routine, il avait traîné sur plusieurs mètres l’agent de la circulation, M. Sané. Niang Ballo sera arrêté à l'aéroport Blaise Diagne, au moment d'embarquer pour l’Espagne. Placé sous mandat de dépôt, il sera jugé mardi prochain au tribunal des flagrants délits de Dakar.
Selon le rapport de l’agent de police M. Sané en service au commissariat de l'Unité 15 des Parcelles-Assainies, le lutteur l’a volontairement heurté et violemment agressé à Cambérène 1, non loin de la station API, lors d'un contrôle de routine. Rapidement, il a fait appel en renfort aux éléments de la brigade spéciale du service. Sur place, les limiers ont trouvé leur collègue avec un véhicule Peugeot 208, de couleur blanche, portant plaque d’immatriculation européenne. Ils ont constaté que le véhicule a été abandonné par son conducteur Niang Ballo qui a pris la fuite. Cependant, le lutteur a remis les clés de la voiture à une tierce personne.
Ainsi, le véhicule a été remorqué au commissariat pour les besoins de l'enquête.
L’agent retrace le film de l’incident
«Dans la journée du 12 mars 2025, aux environs de 14 h, je me trouvais en faction, préposé à la régulation et contrôle routier sur l'axe Cambérène 1 - station APl - rond-point Case-bi, en compagnie de l'agent de police A. O. Diouf. Pendant que ce dernier exécutait ses tâches dans l'autre sens, j'ai arrêté un véhicule Peugeot de couleur blanche, muni d'une plaque d'immatriculation étrangère, pour procéder au contrôle des papiers afférents à la conduite du véhicule et de son conducteur. Ainsi, après salutations avec le conducteur qui s'est montré correct au début du contrôle, je lui ai demandé les papiers du véhicule ainsi que son permis de conduire. Il ne m'a remis aucun document au moment du contrôle. Conformément à la procédure, je devais procéder à la mise en fourrière du véhicule et à l'arrestation de son conducteur qui n'a pas délivré un permis de conduire lors du contrôle. Sur ce, je lui ai demandé de me remettre les clés de contact du véhicule.
Piqué par je ne sais quelle mouche, il a catégoriquement refusé de me remettre les clés tout en proférant menaces et injures à mon encontre. Je n'ai pas compris le pourquoi de son écart de comportement, alors que j'ai été professionnel du début jusqu'à la fin. Ainsi, face à son refus d'obtempérer aux injonctions à lui faites, je suis allé du côté passager du véhicule où était assis un autre individu pour lui demander de me laisser la place, car je voulais l'assister aux fins qu'il conduise le véhicule au siège de notre service. Ce dernier a catégoriquement refusé, prétextant qu'il souffrait d'hémorroïdes. C'est en ce moment que le nommé Niang Ballo a profité pour rallumer sa voiture. Dans le feu de l'action, je me suis mis devant la voiture pour l'empêcher de s'en aller, parce que je ne connaissais pas les raisons qui l'ont poussé à vouloir prendre la fuite.
L'autre chose qui me semblait étrange est que le gars (sic) qui se trouvait sur le siège passager détenait un sac d’où émanait une odeur du chanvre indien. Avec stupéfaction, le conducteur Niang a foncé sur moi, m'a heurté puis a appuyé sur l'accélérateur. Je me suis retrouvé sur le capot de son véhicule. Il m'a traîné sur une longue distance, au vu de tous. Il a fallu l'intervention de mon collègue et des riverains qui hurlaient, lui semant la panique et le poussant à s'arrêter. N'eût été l'intervention des riverains, il allait mettre ma vie en danger.
Lorsqu'il s'est arrêté, je lui ai, à nouveau, réclamé les clés du véhicule. En réaction, il m'a poussé avant de prendre la fuite ainsi que ses trois compagnons qui se trouvaient à bord du véhicule.
À la suite d’une course-poursuite, j'ai pu interpeller l'un d'entre eux. C’est ainsi que Niang Ballo m'a attaqué pour libérer son ami en m’assénant des coups de poing au niveau de mon avant-bras gauche, puis ils ont pris la fuite. Finalement, c'est une tierce personne, témoin de la scène, qui l'a contacté pour lui réclamer les clés de la voiture» a retracé l’agent de police qui a porté plainte contre le lutteur.
Comment le fuyard a été arrêté
Informés que Niang Ballo devait se rendre en Espagne pour un tournoi de lutte, les enquêteurs ont émis à son encontre une opposition de sortie du territoire national. Il a été signalé à l'AIBD dans la base de données, lors des formalités d’embarquement sur le vol régulier IB 0048 de la compagnie aérienne Iberia du 13 mars 2025 à destination de Madrid. Il sera interpellé à l’enregistrement par la police de l’air et des frontières puis remis aux éléments du commissariat de l’Unité 15 des Parcelles-Assainies.
Ce que Niang a dit à la police
Interrogé, Niang Ballo a reconnu les faits qui lui sont reprochés. «J'ai été interpellé à l'aéroport international Blaise Diagne au moment de mon enregistrement pour mon embarquement dans l'avion en vue de me rendre en Espagne, dans le cadre d'un tournoi de lutte traditionnelle avec des lutteurs espagnols. J'ai été notifié de mon opposition de sortie du territoire national », a déclaré Niang Ballo.
Revenant sur les motifs de son arrestation, le lutteur avance: «Si j'ai pris la fuite, c’est à cause de ce voyage. Car j'ai signé un contrat pour un tournoi de lutte en Espagne. Je devais toucher une importante somme d'argent et je ne voulais pas laisser passer cette chance. Je dispose d'un permis de conduire. Je suis le propriétaire de la voiture que je conduisais au moment des faits. Je l'ai achetée auprès d'un ami répondant au nom de Khadim Diagne. Il l'a importée d'Italie. Il me l'a vendue à 3 500 000 F CFA. »
Poursuivant, il relate : « Je revenais de l'Unité 5 des Parcelles6Assainies. Je me rendais à la station API de Cambérène pour acheter de l'essence. À la hauteur de la station, un policier m'a arrêté pour procéder au contrôle de routine. Ainsi, il m'a réclamé mon permis de conduire ainsi que les papiers afférents à la conduite du véhicule. Je ne lui ai pas remis lesdits documents, car je n'étais pas en règle avec la législation. Le certificat de la mise en circulation du véhicule était expiré. Cela lui a suffi pour qu'il me déclare que la voiture sera placée en position de fourrière. Une discussion houleuse a eu lieu. L'agent de police m'a réclamé les clés de la voiture et j'ai commis l'erreur de ne pas m’exécuter. À un moment, j'ai voulu déplacer la voiture pour la garer sur le trottoir. Il s'est mis devant la voiture pour m’en empêcher. J’ai foncé sur lui. Dans le feu de l'action, il s'est agrippé au capot et je l'ai traîné sur quelques mètres. Les passants et les autres automobilistes ont commencé à hurler, me demandant de m'arrêter pour permettre au policier de descendre du capot. Conscient d'avoir commis une grosse erreur, j'ai verrouillé le véhicule avant de prendre la fuite. Pendant ce temps, il a interpellé Serigne Ndiaye qui se trouvait dans la voiture. Ce dernier a réussi à s'enfuir. Plus tard, j'ai été informé que le policier avait appelé des renforts. Dans ce sillage, j'ai remis les clés de la voiture à une connaissance qui s'est chargée de les remettre aux éléments sur place », a déclaré le lutteur. Ce dernier a toutefois contesté avoir injurié et violenté le policier.
L’enquêteur revient à la charge en lui demandant s’il avait l’intention d’attenter à la vie de l’agent, M. Sané en le percutant volontairement. Niang Ballo lui a répondu : « Je suis incapable de commettre un tel acte. J'ai agi sous le coup de la colère qui m'a poussé à commettre cette grave erreur. Il s'agit que des malentendus », avant de présenter ses excuses.
3 Commentaires
Le Pse Parlons En ...
il y a 58 minutes (21:53 PM)Imaginez cette carrière brisée ? Dommage pour ce comportement inexplicable ..
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